Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 16/11/2000

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur l'information parue à la page 4 du quotidien La Croix du 30 mai 1997 selon laquelle " chez le jeune enfant, l'exposition à la fumée entraîne par an de 60 000 à 1000 000 cas d'infections graves et une centaine de décès pourraient lui être attribués ". Il lui demande : 1º quelle a été sa réaction à l'encontre de ce terrible constat ; 2º ces chiffres ont-ils évolué depuis trois ans ; 3º quelles dispositions ont été prises depuis 1997 pour inciter les médecins à faire prendre conscience aux parents des risques qu'ils font prendre à leurs enfants en fumant près d'eux.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 01/11/2001

Dans notre pays, un Français sur trois fume et l'on estime que le tabagisme est à l'origine de 60 000 décès prématurés chaque année. En dépit de la baisse de 11 % de la consommation de tabac entre 1991 et 1997, celle-ci demeure préoccupante en particulier chez les jeunes et les femmes. La journée mondiale sans tabac du 31 mai 2001, consacrée à la problématique du tabagisme passif a permis au Gouvernement de réaffirmer son attachement à la lutte contre les méfaits directs et indirects du tabagisme pour la santé. A la demande du ministre chargé de la santé, le Pr. Dautzenberg a réalisé une synthèse objective des connaissances sur le tabagisme passif afin de permettre au Gouvernement d'appuyer ses choix politiques sur des données scientifiques validées. D'après ce rapport, le tabagisme passif serait à l'origine de 2 500 à 3 000 décès annuels en France et constitue un facteur important des risques sanitaires en particulier chez l'enfant. Le tabagisme des parents a des conséquences directes sur la santé des enfants en termes d'infections respiratoires et d'otites récidivantes. Par ailleurs, le tabagisme passif double le risque de mort subite du nourrisson. L'information des parents et plus particulièrement des femmes enceintes est donc une priorité de santé publique. Une circulaire en date du 6 décembre 1999, a été adressée aux directeurs techniques et aux directrices de ces écoles de sages-femmes, attirant leur attention sur la nécessité d'individualiser, au sein des cours théoriques, un module axé sur les effets néfastes du tabac sur la santé des femmes et celle des nouveau-nés. Il leur a été également demandé de faire participer ces étudiantes à des consultations d'aide au sevrage tabagique au sein de leur établissement de santé. Une attention particulière est donnée au problème du tabagisme dès les premières consultations prénatales. Par ailleurs, la formation continue des médecins généralistes dans le domaine de la tabacologie a été confiée à la Ligue Nationale contre le Cancer dans le cadre du programme NICOMEDE. Ce programme doit être étendu progressivement à l'ensemble des professionnels de santé avec en première ligne les sages-femmes, les dentistes et les médecins spécialistes dont les gynécologues. A ce jour près de 3 000 personnes ont été formées. NICOMEDE permet en particulier de développer les capacités des soignants à aborder le problème du tabac avec les parents, de les informer objectivement sur les risques du tabagisme passif pour l'enfant et d'envisager avec eux des stratégies d'arrêt. Un outil de formation destiné aux sages-femmes, NICOMATER, est actuellement en cours de finalisation.

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