Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 19/10/2000
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur l'information parue aux pages 52 et 54 de l'Express du 13 novembre 1997 selon laquelle un chef de service d'urologie d'un hôpital parisien et ancien ministre de la coopération " dénonce vigoureusement l'humanitaire spectacle, qui privilégie l'urgence au détriment de l'action à long terme, et l'humanitaire alibi, qui masque la démission des grandes puissances face aux conflits du tiers monde ". Il lui demande quelle est sa réaction face à cette pertinente analyse d'un éminent professeur de médecine.
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Réponse du ministère : Coopération publiée le 05/04/2001
Réponse. - M. Emmanuel Hamel a mentionné une " information " publiée par l'Express du 13 novembre 1997. Celle-ci est une brève citation d'un livre de M. Bernard Debré paru à l'époque, intitulé L'illusion humanitaire. L'éminent chef du service d'urologie à l'hôpital Cochin et ancien ministre de la coopération distingue deux travers qui peuvent toucher l'action humanitaire et qu'il nomme ainsi : humanitaire alibi et humanitaire spectacle : 1. L'humanitaire alibi masquerait la démission des grandes puissances face aux conflits du tiers monde. Or, il n'y a ni abandon ni démission. La majorité des pays du tiers monde, notamment en Afrique, sont indépendants depuis quarante ans. La France leur est historiquement et affectivement liée. Cependant, elle ne peut pas se substituer à eux. Ces Etats restent maître de leurs décisions. La résolution des conflits relève d'abord de la responsabilité des Etats concernés, des organisations régionales et de la communauté internationale à travers ses instruments de maintien de la paix. La non-ingérence n'est pas une démission et l'indispensable action humanitaire entourant les conflits n'a pas pour ambition de masquer une prétendue absence de volonté de les résoudre ; 2. L'humanitaire spectacle privilégierait l'urgence au détriment de l'action à long terme. A part quelques dérives inévitables mais insignifiantes, l'action humanitaire ne recherche pas l'effet médiatique. Elle s'inscrit, cependant, dans un contexte de catastrophe (naturelle ou provoquée par l'homme) et d'urgence auquel les média sont plus sensibles qu'à une action de développement sur la durée qui n'a rien de spectaculaire. La nécessité et la visibilité de l'action humanitaire d'urgence ne nuisent en rien à l'action en profondeur et à long terme. La posturgence, la réhabilitation et le développement prennent ensuite le relais, sans doute plus discrètement.
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