Question de M. FISCHER Guy (Rhône - CRC) publiée le 05/10/2000
M. Guy Fischer appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la situation des professions libérales employant moins de cinq salariés, au regard de l'application de la réforme de la taxe professionnelle adoptée par la loi de finances 1999. Les professions libérales de moins de cinq salariés sont, en effet, imposées sur la base " recettes " et non sur la base " salaires " pour le calcul de cette taxe. Elles ne bénéficient donc pas de la baisse de la taxe professionnelle prévue dans la loi de finances et se trouvent ainsi pénalisées, d'autant qu'elles supportent, comme l'ensemble des assujettis, les dispositions budgétaires de suppression de la réduction pour embauche et investissement et d'exclusion des loyers pour le calcul du plafonnement en fonction de la valeur ajoutée. Les professions libérales de moins de cinq salariés considèrent le régime fiscal qui leur est applicable comme particulièrement inique, puisque la base d'imposition " recettes " est faite toutes taxes comprises (TTC), ce qui revient à payer un impôt sur la TVA. Il lui demande donc quelles mesures il compte prendre pour réformer le calcul de la taxe professionnelle dans le sens d'une plus grande équité fiscale.
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Réponse du ministère : Économie publiée le 30/11/2000
Réponse. - Les règles particulières d'assujettissement à la taxe professionnelle des redevables titulaires de bénéfices non commerciaux, des agents d'affaires et des intermédiaires de commerce employant moins de cinq salariés ont été fixées par le législateur, lors de l'instauration de cette taxe en 1975. Il fut alors considéré, en effet, que l'imposition dans les conditions de droit commun ne permettrait pas de prendre en compte la capacité contributive de ces redevables. Ils sont donc imposés en fonction de leurs recettes et de la seule valeur locative des immeubles dont ils disposent. La valeur locative de leurs équipements et biens mobiliers est exclue de leur base d'imposition. S'agissant plus généralement de la réforme de la taxe professionnelle, celle-ci s'inscrit dans un contexte de lutte renforcée pour l'emploi. Ainsi, a-t-elle pour effet de réduire, puis de supprimer à terme, le poids que cette taxe fait directement peser sur le coût du travail en raison de son assiette salariale. Elle ne peut donc concerner les redevables précités qui ne sont pas assujettis à la taxe professionnelle sur une assiette salariale et il n'est pas envisagé actuellement, compte tenu des objectifs poursuivis, d'étendre la réforme à d'autres éléments composant la base d'imposition de cette taxe. Par ailleurs, le Conseil constitutionnel, saisi sur la constitutionnalité de ces dispositions, a considéré qu'elles n'étaient pas de nature à créer une rupture d'égalité entre les contribuables. Enfin, au même titre que l'ensemble des entreprises, les membres des professions libérales sont exonérés l'année de la création de leur activité et leur base imposable est réduite de moitié l'année suivante. Ils peuvent aussi bénéficier du plafonnement de leurs cotisations en fonction de la valeur ajoutée produite. Dès lors, la réforme, en tant que telle, de la taxe professionnelle ne constitue pas pour les professions libérales un obstacle à la création d'entreprises que le Gouvernement entend promouvoir.
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