Question de Mme DERYCKE Dinah (Nord - SOC) publiée le 28/09/2000
Mme Dinah Derycke souhaite appeler l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'apprentissage des langues vivantes autres que l'anglais et, en particulier, de l'allemand au sein de nos établissements secondaires. L'enseignement de l'allemand dans les collèges est en fort déclin, en particulier dans la région Nord - Pas-de-Calais. Ce désengagement s'explique par des causes multifactorielles parmi lesquelles il faut compter des mesures réglementaires dont les effets, parfois pervers, semblent paradoxaux quant à la politique d'apprentissage des langues vivantes au sein des établissements primaires. Ainsi, la fixation de seuils appliqués dans la région Nord - Pas-de-Calais en deçà desquels aucune classe d'allemand ne pourra être ouverte interdit pour beaucoup l'accès à cet enseignement. Il convient, par ailleurs, de développer l'information institutionnalisée des élèves en primaire et de leurs parents afin de les convaincre de l'intérêt pédagogique et professionnel d'une politique diversifiée d'apprentissage des langues étrangères. A titre d'exemple, l'information selon laquelle les milieux économiques dénoncent cette carence en professionnels pratiquant la langue de Goethe devrait être développée. Enfin, cette évolution semble aller à l'encontre des recommandations de chercheurs qui préconisent l'enseignement de l'allemand en première langue, compte tenu des plus grandes capacités de réception des élèves de sixième et cinquième face à un idiome dont le système linguistique semble requérir plus de stimulation intellectuelle. Le choix de l'allemand en première langue faciliterait ainsi l'apprentissage de l'anglais qui, en terminale, peut atteindre sans difficulté le niveau de l'anglais LV 1. Elle souhaiterait donc connaître les mesures qu'il entend prendre afin de remédier à cette uniformisation de l'enseignement des langues étrangères en LV 1 qui, sans bien sûr exclure le caractère essentiel de l'enseignement de l'anglais, tend vers une suppression du libre choix des parents et vers un appauvrissement pédagogique mais aussi culturel de notre enseignement.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 22/02/2001
Réponse. - La mise en uvre, dès l'école primaire, d'une plus grande diversification du choix des langues vivantes offertes à l'étude des élèves constitue une des priorités inscrites dans la politique conduite par le ministère de l'éducation nationale pour renforcer la maîtrise des langues dans la formation des jeunes. Elle est une des options fortes du plan de développement des langues de la maternelle à l'université, conçu à cet effet. Ce plan dont l'objectif est que, dans les cinq ans, tous les élèves de sixième apprennent deux langues vivantes, l'une commencée à l'école primaire et l'autre débutée au collège, donnera une place plus importante qu'aujourd'hui à la langue allemande, l'apprentissage entrepris à l'école primaire s'inscrivant également obligatoirement dans une continuité garantie au collège et au lycée. Par ailleurs, cette perspective, susceptible de modifier la hiérarchie qui s'est imposée dans l'opinion entre la première et la seconde langue vivante apprise au cours de la scolarité, ne pourra qu'être favorable à une plus grande considération apportée à l'étude de l'allemand. Il convient de préciser que la circulaire nº 2000-003 du 23 juin 2000 relative aux " mesures collèges des années 2000 " a invité les responsables académiques et départementaux du système éducatif ainsi que les chefs d'établissement, en s'appuyant sur la spécificité de l'académie à faciliter une meilleure diversification de la deuxième langue vivante qui a été rendue obligatoire pour tous les élèves de la classe de quatrième depuis 1998. Enfin, l'information à destination des familles et des élèves, sur l'offre académique et sur l'utilité de chacune des langues proposées, dispensée en liaison avec l'Office national d'information sur les enseignements et les professions (ONISEP), doit contribuer également à donner toute leur efficacité aux efforts actuellement entrepris pour développer une politique volontariste de diversification du choix de l'offre de la langue. Pour les lycées, les aménagements à la réforme introduite par le ministre s'inscrivent dans ce sens et permettent de consolider la position des langues vivantes. Dans les séries S et ES, la langue vivante 2 est désormais obligatoire, et la série L, dans laquelle l'horaire de la langue vivante 1 a été augmenté, constitue le pôle privilégié de développement des langues puisque les élèves ont la possibilité de choisir trois langues vivantes au titre des enseignements obligatoires ou de spécialité.
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