Question de M. de BROISSIA Louis (Côte-d'Or - RPR) publiée le 14/09/2000
M. Louis de Broissia appelle l'attention de M. le Premier ministre sur le décret nº 2000-657 du 14 juillet 2000 instituant une mesure de réparation pour les orphelins dont les parents ont été victimes de persécutions antisémites. Si le geste du gouvernement à l'égard des orphelins de guerre, enfants de déportés juifs, doit être salué, il est tout à fait regrettable que cette disposition institue une discrimination raciale excluant du champs d'application de ce décret tous les orphelins de parents non juifs. Il semble, en effet, impensable que des enfants de tous ceux, juifs ou non juifs, qui se sont engagés pour leur pays, ont souffert de persécutions et en sont morts ne soient pas traités d'égale manière par l'Etat. Cette mesure apparaît pour beaucoup comme injustifiée et injustifiable. C'est pourquoi, il lui demande les raisons qui l'ont inciter à limiter les bénéficiaires de cette réparation et s'il entend revenir sur cette décision afin que tous les orphelins de guerre puissent être destinataires de cette indemnisation.
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Réponse du ministère : Premier ministre publiée le 28/09/2000
Réponse. - L'honorable parlementaire attire l'attention de monsieur le Premier ministre sur les mesures de réparation pour les orphelins dont les parents sont décédés pendant la Seconde Guerre mondiale. Comme vous le savez, une commission, présidée par M. Jean Mattéoli, a été mise sur pied au début de l'année 1997 pour examiner l'ampleur des spoliations dont les juifs ont été victimes en France pendant cette période et de faire toutes propositions utiles pour que soit réparé ce qui ne l'avait pas encore été. Dans son rapport d'étape, la mission Mattéoli a attiré l'attention du Gouvernement sur la situation des enfants orphelins de déportés juifs partis de France, dont certains, parce qu'ils étaient enfants de parents étrangers, n'avaient pas perçu après guerre d'indemnisation. Elle exprimait donc le v u que " la situation des enfants de déportés juifs de France assassinés soit prise en compte, quels que soient leur nationalité et leur lieu de résidence et fasse l'objet de mesures appropriées, par exemple sous la forme d'une indemnité viagère pour ceux d'entre eux qui ne bénéficieraient pas déjà d'une indemnisation répondant au même objet ". Afin de faire le point sur les questions relatives à l'indemnisation des orphelins, une mission interministérielle a été constituée sous l'égide du secrétariat d'Etat aux anciens combattants et a remis un rapport à la fin du mois de novembre 1999. Sur la base de l'ensemble de ces éléments, il est apparu au Gouvernement que, dans le cadre du processus de réparation lié au travail de la commission Mattéoli et après la reconnaisance, par le Président de la République dans un discours prononcé en juillet 1995, de la responsabilité de la France dans la déportation des juifs partis de France, la situation spécifique de la déportation d'hommes et de femmes à des fins d'extermination appelait une réponse particulière qui a donné lieu à la publication, le 13 juillet 2000, d'un décret instituant une mesure de réparation pour les orphelins dont les parents ont été victimes de persécutions antisémites. Conscient de la souffrance qui fut celle de tous les orphelins de déportés, le Gouvernement mènera une réflexion globale sur les conditions dans lesquelles l'Etat les a indemnisés.
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