Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 07/09/2000

M. René Trégouët rappelle à l'attention de M. le ministre des affaires étrangères la situation fâcheuse que l'augmentation du prix des carburants, liée à la flambée des prix du baril, risque d'entraîner et notamment sur le niveau global de la croissance économique de notre pays ainsi que sur le solde, jusqu'à présent très brillant, de nos balances commerciales et de paiement. La flambée du prix du brut n'est pourtant pas la seule responsable, le niveau des taxes et impôts grevant le prix du litre de carburant distribué à la pompe, qui dépasse 70 % du prix total, ne diminuant pas. Cette dernière situation, outre la montée d'un mécontentement général, peut avoir elle aussi des répercussions sur le niveau de profit des entreprises, avec les conséquences que l'on peut imaginer, par ricochet. Alors que le président Clinton, conscient des risques de cette situation, plaide ouvertement pour la baisse du prix du pétrole, il lui demande en conséquence de bien vouloir lui dire ce que le Gouvernement est en train d'entreprendre au niveau des pays exportateurs de pétrole, afin de remédier à cette situation.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 26/10/2000

Réponse. - Le niveau actuel des prix du pétrole constitue sans conteste une préoccupation majeure des pays consommateurs. La France poursuit, au nom de l'Union européenne, son action internationale auprès des pays producteurs pour favoriser la baisse des cours du pétrole et contribuer à la stabilisation du marché. Dès le 9 septembre, lors du conseil informel ECOFIN de Versailles, le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie avait exprimé, au nom de l'Union européenne, la préoccupation majeure des Quinze devant le niveau des prix du pétrole et appelé les pays de l'OPEP à augmenter la production. Le conseil informel des affaires générales du 12 septembre, réuni à New York, saluait la décision de l'OPEP de mettre 800 000 barils/jour supplémentaires sur le marché comme " un pas dans la bonne direction ". Cette mesure n'ayant pas suffi à détendre le marché et à inverser la tendance à la hausse des prix, le Gouvernement français a poursuivi ses actions. Réuni à Prague le 23 septembre, le G 7 finances a souligné la nécessité d'un retour des prix du pétrole compatible avec la poursuite de la prospérité mondiale. Des contacts bilatéraux ont par ailleurs eu lieu avec des grands producteurs pour souligner que tous les pays ont intérêt au retour des cours à un niveau raisonnable, aussi bien les pays développés que les pays émergeants, et, de façon plus aiguë les pays les plus pauvres. A la veille du sommet des chefs d'Etat de l'OPEP, qui a débuté le 27 septembre à Caracas, le ministre des finances et le ministre des affaires étrangères ont effectué, au nom de l'Union européenne, une démarche conjointe auprès de leurs homologues des pays producteurs de pétrole - OPEP et non OPEP - pour les inciter à prendre les mesures permettant d'assurer un approvisionnement du marché mieux adapté à la conjoncture économique mondiale et à approfondir le dialogue entre producteurs et consommateurs. Ces démarches ont recueilli des échos favorables d'un certain nombre de producteurs. Prévue à Riyad, le 17 novembre prochain, la réunion du dialogue ministériel entre producteurs et consommateurs, dont l'approfondissement est souhaité de part et d'autre, constituera la prochaine étape importante. Le Gouvernement français souhaite que puisse être abordé l'équilibre à long terme du marché. Le sommet de Biarritz sera saisi en tant que de besoin de la question des prix du pétrole.

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