Question de M. LORRAIN Jean-Louis (Haut-Rhin - UC) publiée le 31/08/2000

M. Jean-Louis Lorrain appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la loi d'orientation nº 89-486 du 10 juillet 1989 qui appelait un bilan de son application pour l'année 1992. Aucun état des lieux n'a été fait cette année-là, ni au-delà. La hâte dans laquelle se sont succédé depuis les nouvelles mesures traduit un réformisme dispersif aux effets pervers ; ainsi la réduction des horaires consacrés aux disciplines dans les lycées ne peut qu'accentuer l'échec à l'université ; de même, la baisse des exigences en fin de collège amenuise les chances du futur lycéen. Sans une volonté politique de refondation du pacte social et républicain et un réel bilan sur la loi d'orientation précitée, la citoyenneté, l'antiracisme et la protection de l'environnement ne constitueront pour les élèves que des leurres sur le monde réel, relayés par une presse dite bien pensante. En réalité, un tiers des enfants entrant en sixième ne sait pas lire ; un élève de 12 ans ne peut plus faire la dictée qu'on donnait au certificat d'études en 1924 ; la dégradation de l'enseignement scientifique et mathématique pèse sur l'avenir de la recherche de haut niveau ; les correcteurs aux baccalauréats reçoivent des consignes d'indulgence qui sont susceptibles de nuire à la qualité de l'enseignement supérieur. Or depuis combien de temps une étude sur les difficultés rencontrées dans la pratique par les professeurs a-t-elle été effectuée ? Les réformes de l'enseignement scolaire en cours mettent l'avenir de la culture générale en jeu : la refonte des concours de recrutement prépare à la baisse des compétences disciplinaires et académique des futurs enseignants, un audit préalable des instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) serait nécessaire. L'urgence n'est pas dans la multiplicité des réformes, elle est dans la qualité de l'enseignement, le respect des élèves, de leurs professeurs et la refondation de l'école publique. Quelles sont les intentions du ministère de l'éducation nationale au sujet des propositions ci-dessus ?

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 22/03/2001

Réponse. - Les déclarations du ministre de l'éducation nationale ne laissent planer aucun doute sur sa volonté d' uvrer à l'équilibre social de notre pays, en le fondant notamment sur la formation de citoyens plus libres et plus responsables, capables de revendiquer et de défendre la singularité et l'originalité de leur nation. Lors de sa conférence de presse du 4 septembre sur la rentrée scolaire 2000, le ministre a annoncé plusieurs mesures destinées à lutter contre l'échec scolaire, aussi bien à l'école maternelle qu'à l'école élémentaire et au collège. Parmi celles-ci, la maîtrise de la langue française, orale et écrite, reste la " priorité absolue ". S'y ajoutent le développement de l'enseignement des langues vivantes, le renforcement de l'éducation artistique ainsi que l'apprentissage des règles de la vie collective. D'ores et déjà des moyens ont été engagés pour que ces mesures connaissent sans délai une première mise en uvre. Mais c'est sans doute le plan pluriannuel pour l'éducation nationale, que le ministre a présenté le 15 novembre 2000, qui marque le plus clairement ses intentions. Cet acte de prévision et de maîtrise du développement du système éducatif est axé sur une double exigence d'égalité et de qualité. De l'école à l'université, il s'agit de concrétiser les changements qu'appellent les transformations de la société contemporaine. En premier lieu, le plan prévoit de réduire les inégalités sociales et géographiques. Pour l'enseignement scolaire, il s'agira de rénover les modes d'élaboration et les contenus des programmes, de poursuivre la lutte, dans le premier degré et au collège, contre l'échec scolaire, de repenser la formation des maîtres et des professeurs, d'encourager enfin, à tous les niveaux, l'innovation pédagogique. Dans la logique de cet engagement, d'ici à 2003, 8 025 emplois seront créés pour le premier degré et 19 575 pour le second. Une dynamique du recrutement va être parallèlement réactivée, aboutissant notamment, dans les cinq prochaines années, à l'embauche effective, premier et second degré confondus, de 185 000 enseignants.

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