Question de M. MATHIEU Serge (Rhône - RI) publiée le 24/08/2000
M. Serge Mathieu demande à M. le ministre de l'éducation nationale de lui préciser les perspectives de son action ministérielle à l'égard de la proposition du syndicat des enseignants (FEN - UNSA) qui propose que, de 2000 à 2003, les établissements des quartiers en difficulté soient dotés de sections, options rares, équipements attractifs pour diversifier l'éventail des formations proposées et pour dissuader " toute stratégie d'évitement " (" Agir pour ne pas subir ").
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 02/11/2000
Réponse. - L'éducation est un facteur majeur d'intégration et de lutte contre l'exclusion. Elle constitue, à ce titre, un des enjeux prioritaires de la politique gouvernementale. Si l'école a pour mission première la réussite scolaire et la qualification de tous les jeunes, elle ne peut atteindre seule ces objectifs. C'est ce qui fonde la recherche de partenariats et la nécessité de l'articulation de son action avec la politique de la ville. En effet, la réussite de tous passe par la lutte contre la ségrégation urbaine, sociale et scolaire. C'est pourquoi la politique de l'éducation prioritaire qui, depuis la refonte de la carte en 1999, concerne un élève sur cinq doit porter et atteindre les exigences de l'école tout entière. D'ores et déjà, les zones et réseaux d'éducation prioritaire ne sont pas - quantitativement - dépourvus d'une offre scolaire de qualité puisqu'ils regroupent plus de 19 % des sections sportives ; près de 14 % des sections européennes, bilingues et internationales ; près de 8 % des classes musicales, alors qu'un peu plus de 21 % des élèves sont accueillis dans les collèges des ZEP/REP. Quant aux classes d'application, 18 % d'entre elles sont en ZEP/REP, dans une proportion exactement semblable à celle des élèves qui fréquentent les écoles des ZEP/REP. Ces proportions sont bien évidemment très différentes selon les académies et les départements, et l'effort d'implantation de ces sections et classes se poursuivra. Plus fondamentalement, si l'on veut préserver ou rétablir la mixité sociale, il convient que les collectivités territoriales et les responsables locaux de l'éducation nationale conduisent une analyse des périmètres de recrutement des écoles et des collèges. En effet, pour être effective, la lutte contre la ségrégation sociale suppose qu'aient été analysés dans toute leur complexité les facteurs conduisant à cette ségrégation (politique d'urbanisme, de logement, implantation des établissements scolaires, définition des périmètres scolaires, respect des politiques de recrutement). De plus, pour mobiliser les acteurs et motiver les élèves, en constituant des " pôles d'excellence scolaire ", on encourage au sein des REP les partenariats avec des établissements d'enseignement supérieur, des organismes de recherche, des entreprises, des institutions culturelles et sportives. La mise en place d'activités avec ces partenaires est, en effet, de nature à valoriser et conforter l'identité des écoles et établissements des REP. Enfin, une aide de 50 millions de francs qui vient en complément de crédits spécifiques de la politique de la ville contribuera à l'amélioration de l'accueil et des conditions d'apprentissage des élèves dans les écoles des villes ayant des difficultés financières.
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