Question de M. VÉZINHET André (Hérault - SOC) publiée le 27/07/2000
M. André Vézinhet attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la situation des professions libérales employant moins de cinq salariés, au regard de l'application de la réforme de la taxe professionnelle (TP) adoptée par la loi de finances 1999 (nº 98-1266 du 30 décembre 1998). Il rappelle en effet qu'elles sont imposées sur une base recettes et non sur les salaires et ne bénéficient donc pas de la baisse de la TP prévue dans la loi de finances 1999. Les professions libérales de santé, de l'architecture dénoncent aujourd'hui des conditions d'exercice plus difficiles, soulignent que le régime fiscal qui leur est applicable ne correspond plus à une réalité économique qui a beaucoup évolué, qu'il constitue une iniquité fiscale injustifiable et revendiquent en conséquence un alignement du régime des libéraux sur celui des autres assujettis. Il demande donc au ministre quel type de mesures il envisage de prendre pour répondre aux attentes des contribuables concernés.
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Réponse du ministère : Économie publiée le 30/11/2000
Réponse. - Les règles particulières d'assujettissement à la taxe professionnelle des redevables titulaires de bénéfices non commerciaux, des agents d'affaires et des intermédiaires de commerce employant moins de cinq salariés ont été fixées par le législateur, lors de l'instauration de cette taxe en 1975. Il fut alors considéré, en effet, que l'imposition dans les conditions de droit commun ne permettrait pas de prendre en compte la capacité contributive de ces redevables. Ils sont donc imposés en fonction de leurs recettes et de la seule valeur locative des immeubles dont ils disposent. La valeur locative de leurs équipements et biens mobiliers est exclue de leur base d'imposition. S'agissant plus généralement de la réforme de la taxe professionnelle, celle-ci s'inscrit dans un contexte de lutte renforcée pour l'emploi. Ainsi, a-t-elle pour effet de réduire, puis de supprimer à terme, le poids que cette taxe fait directement peser sur le coût du travail en raison de son assiette salariale. Elle ne peut donc concerner les redevables précités qui ne sont pas assujettis à la taxe professionnelle sur une assiette salariale et il n'est pas envisagé actuellement, compte tenu des objectifs poursuivis, d'étendre la réforme à d'autres éléments composant la base d'imposition de cette taxe. Par ailleurs, le Conseil constitutionnel, saisi sur la constitutionnalité de ces dispositions, a considéré qu'elles n'étaient pas de nature à créer une rupture d'égalité entre les contribuables. Enfin, au même titre que l'ensemble des entreprises, les membres des professions libérales sont exonérés l'année de la création de leur activité et leur base imposable est réduite de moitié l'année suivante. Ils peuvent aussi bénéficier du plafonnement de leurs cotisations en fonction de la valeur ajoutée produite. Dès lors, la réforme, en tant que telle, de la taxe professionnelle ne constitue pas pour les professions libérales un obstacle à la création d'entreprises que le Gouvernement entend promouvoir.
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