Question de M. d'ATTILIO Henri (Bouches-du-Rhône - SOC) publiée le 06/07/2000
M. Henri d'Attilio attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur la nécessité de doter d'un statut spécifique de langue autochtone sur le territoire français la langue provençale, actuellement considérée, à tort, comme un dialecte de l'occitan. Le provençal est en effet une langue parlée ou comprise par plusieurs centaines de milliers de personnes dans la région Provence-Alpes-Côte d'azur et au-delà, dans la Drôme provençale, la région nîmoise et certaines vallées du Piémont italien. C'est une langue de culture possédant son orthographe moderne, fixée au xixe siècle et illustrée par Frédéric Mistral et ses successeurs, pour laquelle il existe spécifiquement des grammaires, des dictionnaires, des méthodes d'enseignement, des maisons d'édition et des centres de recherche. Elle est enseignée de la maternelle à l'université, dans de nombreux cours associatifs et de très nombreuses universités étrangères. A tous ces titres le provençal mérite les mêmes égards que le basque, le corse, le gallo ou le tahitien. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir envisager une reconnaissance officielle et un statut spécifique pour la langue provençale.
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Réponse du ministère : Culture publiée le 31/08/2000
Réponse. - La politique de valorisation des langues régionales mise en uvre par le Gouvernement concerne l'ensemble de notre patrimoine linguistique, et la liste des langues auxquelles s'applique cette politique a été dressée dans un rapport intitulé " Les langues de France ", rédigé en 1999 par le professeur Cerquiglini à la demande des ministres chargés de la culture et de l'éducation nationale. Le provençal est nommément cité dans ce rapport, où il est présenté comme une variété de l'occitan. Le professeur Cerquiglini a en effet considéré que l'unité est fort nette même si une diversité interne est perceptible et si cinq grands ensembles au moins sont repérables : gascon, languedocien, provençal, auvergnat, auvergnat-limousin et alpin-dauphinois. Il convient cependant de réaffirmer que cette liste est indicative et que, indépendamment des questions de découpage et de dénomination, l'action du ministère de la culture et de la communication vise la réalité linguistique nationale dans sa globalité, qu'il 'agisse de la langue française, des français régionaux, des langues régionales ou des langues dites " minoritaires " ou " dépourvues de territoire ".
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