Question de M. CORNU Gérard (Eure-et-Loir - RPR) publiée le 04/05/2000
M. Gérard Cornu appelle l'attention de M. le Premier ministre sur le traumatisme des familles des 170 000 Français et harkis disparus en Algérie entre 1954 et 1962 et dont on ignore toujours le sort qui leur fut réservé. Les familles de victimes, regroupées en une association nationale, revendiquent la restitution des disparus vivants, l'accès à toutes les archives pour les historiens et une reconnaissance officielle des drames vécus par les citoyens français en Algérie, l'édification d'un mémorial sur l' oeuvre civilisatrice de la France dans les territoires d'Outre-mer et les départements en Algérie, une copie des archives officielles et un mausolée complétant ce lieu de mémoire et la création de missions mixtes en vue de reconstituer sur place le sort des disparus. Il lui demande quelle action le Gouvernement compte engager afin que puisse être respecté le devoir de mémoire envers ces victimes et que le deuil de ces familles puisse enfin s'accomplir.
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Transmise au ministère : Anciens combattants
Réponse du ministère : Anciens combattants publiée le 10/08/2000
Réponse. - Trente-huit ans après l'indépendance de l'Algérie, les conflits qui se sont déroulés en Afrique du Nord entre 1952 et 1962 commencent à susciter l'intérêt de nos contemporains. Jusqu'alors la mémoire de ces événements douloureux avait été portée par les militaires mobilisés, par les rapatriés, par les anciens harkis, tous ayant été les victimes d'une confrontation dont le déroulement et l'issue ont pesé de manière significative sur l'histoire de la France. L'adoption le 18 octobre 1999 par le Parlement d'une loi qualifiant la guerre d'Algérie semble marquer une étape déterminante dans la relation que les Français entretiennent avec cette page de notre histoire contemporaine. Comme l'avaient pressenti tous les parlementaires qui se sont exprimés à cette occasion, la période d'occultation semble s'achever. La préoccupation de mieux connaître ces conflits et le besoin de les comprendre se manifestent avec de plus en plus de force. Les questions qui sont posées sont celles que soulève l'honorable parlementaire, lequel souhaite être informé des actions que le Gouvernement entend engager à cet égard. Le devoir de mémoire qui incombe à l'Etat lui impose deux missions : celle, en premier lieu, de la solidarité envers les victimes de ces conflits et de reconnaissance envers ceux qui ont alors servi la France ; celle, ensuite, de favoriser la recherche historique et la diffusion des connaissances produites par elle. Le secrétaire d'Etat à la défense, chargé des anciens combattants, qui en a la charge, dispose avec la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives, du secrétariat général pour l'administration de la défense, d'un instrument renforcé pour conduire cette action. Celle-ci sera développée en concertation avec les associations d'anciens combattants concernées.
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