Question de M. MAMAN André (Français établis hors de France - UC-R) publiée le 27/04/2000
M. André Maman appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les dysfonctionnements importants de la bibliothèque Cujas. Il lui rappelle, en effet, que cette bibliothèque, la plus importante bibliothèque universitaire française dans le domaine juridique, présente de graves problèmes de fonctionnement. Les conditions d'accès, non seulement à la bibliothèque, mais également aux salles de lecture, apparentent toute tentative de consultation des livres à un véritable parcours du combattant, à cause, en particulier, des mesures de contrôle et de filtrage largement excessives. Ensuite, le remplacement des anciens fichiers manuels par un catalogue informatique pose davantage de problèmes qu'il n'en résout. Il est, de surcroît, évident que cette bibliothèque se caractérise par une pénurie considérable de livres sur bon nombre de domaines importants. Enfin, l'accès direct aux rayons de la bibliothèque, possibilité que n'admettent pas, malheureusement, d'autres bibliothèques universitaires (en particulier, celle de la Sorbonne), est soumise à des conditions très strictes. Par exemple, il n'est possible d'accéder aux rayons de la bibliothèque qu'entre 11 heures et 17 heures. On pourrait multiplier les exemples à l'infini. De ce point de vue, la situation de la bibliothèque Cujas souffre gravement de la comparaison avec celle des bibliothèques étrangères, non seulement américaines mais également européennes, et en particulier allemandes, et a pour effet immédiat de réduire l'offre de lecture et de recherche. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui faire connaître les réformes que son ministère entend mettre en oeuvre, afin de garantir une bonne organisation de la bibliothèque Cujas, dont la situation particulière, reflet des bibliothèques universitaires françaises, illustre, à sa manière, la dégradation des conditions de travail des universitaires eux-mêmes.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 13/07/2000
Réponse. - Si, en règle générale, les bibliothèques universitaires se sont sensiblement développées et modernisées à partir de 1989, à la suite de la remise du rapport Miquel, il est exact que la situation des plus anciennes bibliothèques du quartier latin (Cujas, Sorbonne, Sainte-Geneviève, Médecine) est globalement mauvaise pour des raisons qui tiennent principalement à la saturation, à la non-fonctionnalité, à la vétusté des locaux et à l'insuffisance du nombre de places de travail au centre de Paris. S'agissant plus particulièrement de la bibliothèque Cujas, qui a vocation à accueillir les enseignants et les étudiants avancés, des travaux de mise en sécurité, de désamiantage et de rénovation du hall et de la salle de lecture ont permis d'améliorer le confort des lecteurs. L'informatisation du catalogue permet en outre de multiplier les critères de recherche, d'obtenir des informations sur la disponibilité des documents et d'interroger la base à distance via Internet. Son service d'accès aux ressources électroniques juridiques est par ailleurs très sollicité. Il reste que le fonctionnement et la capacité d'acquisitions de cette bibliothèque, qui est effectivement la plus importante dans le domaine juridique, ne sont pas à la mesure des enjeux et souffrent de la comparaison avec plusieurs de ses homologues étrangères. C'est la raison pour laquelle le plan U3M porte une attention particulière à la situation de Paris centre (Quartier latin, Jussieu, ZAC Paris rive gauche) en prévoyant d'augmenter fortement le nombre de places de travail et d'engager la mise en sécurité, la modernisation et, dans la mesure du possible, l'extension des bibliothèques patrimoniales, et notamment de la bibliothèque Cujas.
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