Question de M. VASSELLE Alain (Oise - RPR) publiée le 13/04/2000
M. Alain Vasselle attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les légitimes inquiétudes exprimées par bon nombre de professeurs d'histoire et de géographie concernant les conséquences néfastes de l'application de la réforme des lycées dans la série scientifique (série S). En effet, l'enseignement de l'histoire et de la géographie verra son nombre d'heures diminué lors de la prochaine rentrée scolaire pour les classes de 1re et à la rentrée 2001 pour les classes de terminale alors que pour les séries L (littéraire) et ES (économique et social) l'enseignement sera maintenu dans des conditions acceptables. Une distorsion forte existait déjà entre la série S et les autres séries générales pour lesquelles l'histoire et la géographie sont enseignées à raison de quatre heures hebdomadaires. Elle avait été aggravée lors de la précédente réforme des lycées en 1992 : pour les mêmes contenus et les mêmes épreuves au baccalauréat la dotation horaire de ces disciplines avait été réduite de 25 % et ramenée à trois heures hebdomadaires. Les lycéens subissent les conséquences néfastes d'une telle situation leur imposant un rythme de travail peu compatible avec ce qu'ils attendaient et rendant très difficile la mise en oeuvre par les enseignants de pratiques pédagogiques innovantes centrées sur les études de documents, ce que permettent les nouvelles technologies aujourd'hui à la condition expresse de disposer d'un temps de travail suffisant. En réduisant encore le temps consacré à l'enseignement de l'histoire et de la géographie dans la série S (2,5 heures par semaine désormais, soit à peine l'équivalent d'un journal télévisé quotidien hors vacances scolaires) l'actuelle réforme de la grille horaire suscite les plus vives inquiétudes au sein du corps enseignant et apparaît totalement inacceptable tant pour les professionnels que pour les élèves concernés. Cette situation compromettrait non seulement les nouvelles méthodes pédagogiques initiées par les professeurs mais engendrerait une remise en cause du contenu de ces enseignements affectant ainsi gravement leur cohérence. En conséquence, il le remercie à l'avance de bien vouloir lui indiquer la position ministérielle face à cette délicate question d'actualité et lui préciser les perspectives d'action visant à revaloriser l'enseignement de l'histoire et de la géographie dans la série scientifique des lycées par la révision de la dotation horaire de ces deux diciplines afin que soient maintenues les trois heures hebdomadaires actuelles dans l'intérêt des lycéens et des futurs citoyens qu'ils seront dans un proche avenir.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 10/08/2000
Réponse. - Dans sa conférence de presse du 27 avril 2000, le ministre de l'éducation nationale a défini les grandes orientations dans lesquelles s'inscrit la poursuite de la réforme des lycées : préserver la diversité des savoirs en favorisant l'égale dignité des filières qui les incarnent ; pour ce faire, des aménagements ont été apportés aux différentes séries et classes ; favoriser la mise en place des dispositifs d'innovation pédagogique, centrés plus étroitement sur les besoins des élèves : aide individualisée en classe de seconde, travaux personnels encadrés en classes de première et terminale ; rénover les contenus d'enseignement en préservant les exigences intellectuelles indispensables à une formation de qualité. La réforme s'applique à la rentrée 2000 en classes de première des séries générales. Les classes terminales seront concernées à partir de la rentrée 2001. S'agissant de l'histoire-géographie, le ministre est particulièrement attaché à l'enseignement de ces disciplines qui fournissent des éléments indispensables pour la connaissance et la compréhension du monde actuel, et ce dans toutes les séries. La réforme des lycées conserve toute leur place à ces disciplines fondamentales. Les horaires actuels ont été maintenus dans la plupart des séries, sauf en série S. Le réaménagement de cette série a en effet été conduit avec le double souci, d'une part, de privilégier les matières scientifiques, en particulier les sciences expérimentales, afin d'y attirer en priorité les élèves réellement motivés par les études scientifiques et, d'autre part, de maintenir une part significative à la culture générale non scientifique. C'est cette préoccupation qui a conduit notamment à compenser la baisse de l'horaire d'histoire-géographie d'une demi-heure en classe terminale par l'introduction des dédoublements. Le groupe technique disciplinaire, à qui a été confiée l'élaboration des nouveaux programmes des lycées dont l'application interviendra en classe de seconde à partir de la rentrée 2001, proposera également des ajustements à l'actuel programme de première scientifique, qui seront appliqués à compter de la rentrée scolaire 2000.
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