Question de M. ABOUT Nicolas (Yvelines - RI) publiée le 13/04/2000

M. Nicolas About attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les menaces qui pèsent actuellement sur les concours de recrutement des enseignants, certificat d'aptitude pédagogique à l'enseignement secondaire (CAPES) et agrégation. Le ministère ne cache pas en effet ses intentions de supprimer ces concours pour les remplacer par un diplôme pseudo-professionnel à bac p 5. Le ministère a d'ailleurs déjà anticipé sur cette suppression. Les conditions de préparation au concours ainsi que le déroulement des épreuves se sont fortement dégradés. Sous prétexte de décentralisation, les épreuves orales sont ainsi délocalisées dans des lieux notoirement inadaptés pour accueillir les candidats, comme ce fut le cas pour le CAPES d'histoire-géographie, organisé à Châlons-en-Champagne. Par ailleurs, le ministère poursuit cette année encore, tout en l'aggravant, sa politique de baisse des postes offerts aux concours, en contradiction flagrante avec le discours officiel du Gouvernement qui affiche comme priorité l'éducation nationale. Or, il ne peut y avoir d'enseignement public de qualité sans professeurs recrutés en nombre suffisant, par le biais de concours portant à la fois sur leurs connaissances dans leur discipline et sur leur faculté à enseigner. Le concours, organisé à l'échelle nationale, est bien la voie de recrutement la plus républicaine puisqu'elle est la seule à garantir aux candidats l'égalité des chances. L'inquiétude des étudiants dans ce domaine s'inscrit dans une vague de mécontentement beaucoup plus générale, manifestée par les enseignants, les élèves et les parents d'élèves. Au nom d'une certaines conception de la " modernité ", et sous prétexte d'adapter l'école à la " vie réelle ", on détruit tout ce qui fonctionne encore au sein de l'éducation nationale. L'enseignement professionnel n'est pas épargné puisqu'il est menacé par une réforme qui consiste à casser les statuts et à livrer les formations aux intérêts privés. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui indiquer la position qu'il compte adopter, en matière de réforme de l'éducation, par rapport à son prédécesseur. Il lui demande en particulier s'il compte, lui aussi, supprimer les concours nationaux de recrutement des enseignants, ou bien s'il envisage d'affecter enfin à leur préparation et à leur organisation des moyens budgétaires suffisants.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 22/06/2000

Réponse. - Il convient d'apporter un démenti à l'affirmation selon laquelle il serait envisagé de supprimer les concours de recrutement tels que le CAPES et l'agrégation. Le changement de lieu des épreuves d'admission de certains concours du CAPES, comme le CAPES d'anglais, le CAPES d'histoire géographie, à compter de la session 2000 est lié à l'excessive concentration des épreuves d'admission des concours en région parisienne. Ce phénomène a pour effet de perturber le troisième trimestre de l'année scolaire. Le caractère national des concours n'est donc pas remis en cause et d'autres épreuves d'admission sont organisées depuis plusieurs années dans des académies de province. Par ailleurs, la volonté de maintenir un recrutement de qualité a été finalement réaffirmée et dans ce cadre le projet de rénovation de la formation des enseignants fera l'objet d'une concertation avec tous les partenaires concernés, le niveau scientifique des concours sera garanti. Enfin, la présentation d'un collectif budgétaire par le Gouvernement prévoit dès 2000 un ajustement des recrutements de personnels enseignants par liste complémentaire qui se traduira par le recrutement de 300 professeurs de lycées professionnels supplémentaires et 350 professeurs certifiés, dans certaines disciplines. Le collectif budgétaire, qui prévoit l'ouverture d'un milliard de francs supplémentaires sur le budget du ministère de l'éducation nationale, manifeste la volonté du Premier ministre d'accorder plus que jamais une priorité à l'école de la nation.

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