Question de M. GOURNAC Alain (Yvelines - RPR) publiée le 23/03/2000

M. Alain Gournac attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les graves conséquences de l'application de la réforme des lycées dans les séries scientifiques (série S). Une distorsion forte existait déjà entre la série S et les autres séries générales, dans lesquelles l'histoire et la géographie sont enseignées à raison de quatre heures hebdomadaires. Elle avait été aggravée lors de la précédente réforme des lycées en 1992. Pour les mêmes contenus et les mêmes épreuves au baccalauréat, la dotation horaire de ces disciplines avait été réduite de 25 % et ramenée à trois heures hebdomadaires. En réduisant encore le temps consacré à l'histoire et à la géographie dans la série S à 2,5 heures par semaine désormais, l'actuelle réforme de la grille horaire est inacceptable. Il lui demande donc s'il envisage de revenir sur cette réforme et de maintenir au moins les trois heures hebdomadaires actuelles afin que ces jeunes ne soient pas pénalisés par l'appauvrissement du contenu de leurs programmes devenus lacunaires ou par l'abandon de pratiques pédagogiques privilégiant l'étude de documents au profit d'un enseignement plus magistral, faute de temps suffisant.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 10/08/2000

Réponse. - Dans sa conférence de presse du 27 avril 2000, le ministre de l'éducation nationale a défini les grandes orientations dans lesquelles s'inscrit la poursuite de la réforme des lycées : préserver la diversité des savoirs en favorisant l'égale dignité des filières qui les incarnent ; pour ce faire, des aménagements ont été apportés aux différentes séries et classes ; favoriser la mise en place des dispositifs d'innovation pédagogique, centrés plus étroitement sur les besoins des élèves : aide individualisée en classe de seconde, travaux personnels encadrés en classes de première et terminale ; rénover les contenus d'enseignement en préservant les exigences intellectuelles indispensables à une formation de qualité. La réforme s'applique à la rentrée 2000 en classes de première des séries générales. Les classes terminales seront concernées à partir de la rentrée 2001. S'agissant de l'histoire-géographie, le ministre est particulièrement attaché à l'enseignement de ces disciplines qui fournissent des éléments indispensables pour la connaissance et la compréhension du monde actuel, et ce dans toutes les séries. La réforme des lycées conserve toute leur place à ces disciplines fondamentales. Les horaires actuels ont été maintenus dans la plupart des séries, sauf en série S. Le réaménagement de cette série a en effet été conduit avec le double souci, d'une part, de privilégier les matières scientifiques, en particulier les sciences expérimentales, afin d'y attirer en priorité les élèves réellement motivés par les études scientifiques et, d'autre part, de maintenir une part significative à la culture générale non scientifique. C'est cette préoccupation qui a conduit notamment à compenser la baisse de l'horaire d'histoire-géographie d'une demi-heure en classe terminale par l'introduction des dédoublements. Le groupe technique disciplinaire, à qui a été confiée l'élaboration des nouveaux programmes des lycées dont l'application interviendra en classe de seconde à partir de la rentrée 2001, proposera également des ajustements à l'actuel programme de première scientifique, qui seront appliqués à compter de la rentrée scolaire 2000.

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