Question de M. PELLETIER Jacques (Aisne - RDSE) publiée le 09/03/2000
M. Jacques Pelletier attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur la sécurité routière. Certes, 400 vies ont été sauvées en 1999, mais tant que l'Etat résumera son action à des spots publicitaires sans donner aux automobilistes les moyens de comprendre et de combattre l'insécurité routière, la France sera toujours une des nations les plus meurtrières d'Europe. Il s'agit, de mieux informer les citoyens sur des sujets tels que la diminution de l'attention occasionnée par la fatigue. En effet, les conseils de la sécurité routière recommandent aux automobilistes de partir en début ou fin de nuit afin d'éviter les bouchons, lorsqu'ils ont de longs trajets à parcourir. Cette politique favorise la croyance que rouler de nuit est une sage pratique routière. Ce qui n'est pas le cas aux vues des différentes études et notamment une importante étude australienne qui prouve que 17 heures de veille produisent un handicap en terme de performances comparables à 0,5 gramme d'alcool dans le sang. Il souhaiterait connaître les mesures qu'il entend prendre pour informer les citoyens sur ce problème.
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Réponse du ministère : Équipement publiée le 19/10/2000
Réponse. - Dès juin 1997, le Gouvernement a inscrit la sécurité routière parmi les priorités de son action. Depuis, plusieurs comités interministériels de la sécurité routière (CISR) ont eu lieu, alors que cette instance n'avait plus été réunie depuis plusieurs années. Cela a permis de décider de nombreuses mesures qui sont progressivement entrées en vigueur et commencent à porter leurs fruits. C'est notamment le cas des dispositions prévues par la loi du 18 juin 1999 relative à la sécurité routière qui portent à la fois sur l'amélioration de la formation des conducteurs et sur la répression des comportements dangereux au volant. L'amélioration de la sécurité routière nécessite assurément la mobilisation de tous et de nombreuses initiatives sont prises en ce sens par le Gouvernement. Les campagnes de communications contribuent à cette mobilisation. Les spots publicitaires sont nécessairement courts. Ils ne constituent qu'un des supports de sensibilisation et d'information du public aux données de la sécurité routière. Par ailleurs, des actions sont menées avec les médias au niveau national et au niveau local, avec de nombreuses associations dans le cadre des plans départementaux d'actions de sécurité routière pour diffuser les connaissances en matière de sécurité routière. Enfin, Bison Futé associe à ses messages d'information sur le trafic des conseils de sécurité routière. La direction de la sécurité et de la circulation routières (Bison Futé) n'engage pas à la conduite de nuit, bien au contraire. Elle conseille plutôt de partir les week-ends, la journée du dimanche ou, en tout état cause, avant la soirée pour de longs trajets. Ses conseils peuvent être consultés sur le site internet : www.bison-fute.equipement.gouv.fr. La conduite de nuit génère en effet deux types de fatigue spécifique qui s'ajoutent à la fatigue physique de la conduite normale et ont des effets cumulatifs. Il s'agit de la fatigue visuelle liée à la conduite nocture d'une part, et de la fatigue physiologique liée au sommeil d'autre part. Le sommeil est indispensable et sa privation entraîne une baisse de vigilance qui se traduit par des difficultés à maîtriser la trajectoire du véhicule, à maintenir une vitesse constante, ainsi que des signes de somnolence caractéristiques tels que les écarts de trajectoire, les erreurs de conduite, les périodes " d'absence ". La privation de sommeil se traduit ainsi par une altération des réflexes et une prise de risques inconsciente accrue. A ces deux risques s'ajoute un facteur important qui fait que la conduite de nuit présente un risque deux fois supérieur à la conduite de jour : la vitesse du flux des véhicules liée à des routes fluides.
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