Question de M. COURTOIS Jean-Patrick (Saône-et-Loire - RPR) publiée le 02/03/2000

M. Jean-Patrick Courtois appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie quant à l'avenir de l'enseignement des langues vivantes dans les établissements scolaires. Tout le monde s'accorde aujourd'hui sur la nécessité de développer l'ouverture d'esprit et la tolérance chez les jeunes. Un enseignement diversifié de langues vivantes ne peut qu'y contribuer. Il est donc primordial que les élèves et leurs familles puissent continuer à choisir, dans le cadre d'un large éventail, les langues étudiées en LV 1, LV 2 et que ceux qui le souhaitent puissent choisir, dès l'entrée en seconde, en enseignement de LV 3. Or, pour des raisons d'économies budgétaires, nous assistons à une réduction drastique de l'offre de langues vivantes dans les établissements scolaires. Les élèves soucieux d'étudier une langue en LV 3 sont très souvent dissuadés par une offre de LV 3 réduite ou supprimée. Ainsi, en Saône-et-Loire, deux lycées du bassin de formation de Mâcon ont dû supprimer des langues LV 3 : l'espagnol LV 3 au lycée Cassin et l'italien et le russe LV 3 au lycée Lamartine, et les lycées techniques d'enseignement supérieur ont dû réduire voire supprimer les langues LV 2 proposées à leurs élèves. A cette situation inquiétante s'ajoute un alourdissement des effectifs des classes d'espagnol, d'anglais, et d'allemand, à la suite de regroupements abusifs et souvent aberrants. Enfin, l'érosion grandissante que subissent les horaires d'enseignement des langues vivantes est en contradiction complète avec les déclarations de principe des pouvoirs publics. Qui pourrait croire qu'avec deux heures ou deux heures et demie d'enseignement hebdomadaire un élève puisse apprendre une langue vivante ? C'est pourtant la gageure à laquelle les élèves risquent d'être confrontés. La diversification dans l'enseignement des langues en France exprime une volonté d'échanges économiques et culturels diversifiés qui participent au rayonnement de notre pays et à son indépendance. Aussi, il souhaiterait connaître les mesures que le Gouvernement entend mettre en oeuvre pour maintenir et développer la diversité des langues vivantes.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 27/07/2000

Réponse. - Dans sa conférence de presse du 27 avril 2000, le ministre de l'éducation nationale a défini les grandes orientations dans lesquelles s'inscrit la poursuite de la réforme des lycées : préserver la diversité des savoirs en favorisant l'égale dignité des filières qui les incarnent ; pour ce faire, des aménagements ont été apportés aux différentes séries et classes ; favoriser la mise en place des dispositifs d'innovation pédagogique, centrés plus étroitement sur les besoins des élèves : aide individualisée en classe de seconde, travaux personnels encadrés en classes de première et terminale ; rénover les contenus d'enseignement en préservant les exigences intellectuelles indispensables à une formation de qualité. La réforme s'applique à la rentrée 2000 en classes de première des séries générales. Les classes terminales seront concernées à partir de la rentrée 2001. S'agissant des langues vivantes, elles conservent toute leur place au sein du nouveau dispositif. Le ministre de l'éducation nationale est particulièrement conscient de l'importance de l'enseignement des langues vivantes, compte tenu notamment de l'insertion de la France dans l'Union européenne et de la mondialisation croissante des échanges à tous les niveaux. La série " littéraire " (L) constitue un des espaces privilégiés pour cet enseignement, les élèves ayant la possibilité de choisir 3 langues vivantes dans le cadre des enseignements obligatoires en classes de première et terminale. La langue vivante 1 bénéficie quant à elle d'un horaire plus conséquent que dans les autres séries. Les langues vivantes 1 et 2 peuvent par ailleurs donner lieu à un enseignement complémentaire, en sus de l'enseignement obligatoire normal, ce qui est aussi le cas en série " économique et sociale " (ES). Dans cette dernière série et en série " scientifique " (S), la place des langues vivantes est loin d'être négligeable puisque la langue vivante 1 et la langue vivante 2 font partie des enseignements obligatoires en classes de première et terminale. La langue vivante 3 peut être en outre suivie au titre des enseignements facultatifs. Ce dispositif est de nature à favoriser une plus grande diversité de choix des élèves parmi les langues offertes. D'autres mesures concourent à l'amélioration des conditions d'enseignement de ces disciplines. Dans toutes les séries générales, les horaires de langues vivantes 1 et 2 se déroulent, pour partie, en classe dédoublée. Le recours à des assistants étrangers devrait par ailleurs être développé afin de contribuer à donner aux élèves une plus grande maîtrise de l'expression orale.

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