Question de M. MERCIER Michel (Rhône - UC) publiée le 27/01/2000
M. Michel Mercier rappelle à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale les termes de sa question nº 17957 du 15 juillet 1999 relative à la campagne d'information sur le syndrome de l'enfant secoué, et à laquelle il n'a pas été donné de réponse.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 12/10/2000
Réponse. - Individualisé au début des années 70 au sein du syndrome des enfants battus, le syndrome de l'enfant secoué est maintenant bien connu des pédiatres mais reste d'un diagnostic difficile. Il s'agit de nourrissons qui, à la suite de secousses brutales, présentent des tableaux neurologiques graves avec lésions cérébro-méningées, en particulier des épanchements hémorragiques péri-cérébraux ou des hémorragies rétiniennes. Ces tableaux évoluent souvent vers le décès ou l'apparition de séquelles neurologiques ou sensorielles. Il s'agit presque toujours d'enfants de moins de trois ans et surtout de moins d'un an, en raison d'une vulnérabilité à la fois d'ordre général, céphalique et cervical. L'intention des secousses est difficile à déterminer. Elles peuvent correspondre à une véritable maltraitance devant faire l'objet d'un signalement judiciaire ou être due à une réaction de panique inadaptée de la part de la personne qui en a la garde devant un malaise grave d'un nourrisson. De façon beaucoup plus exceptionnelle, ce syndrome peut être observé au détour d'un jeu où l'enfant est lancé en l'air puis rattrapé. Des campagnes de sensibilisation auprès du grand public sur les risques de secousses brutales pour un nourrisson ont déjà eu lieu dans l'Ohio et certains pays européens, Angleterre et Belgique. Le secrétariat d'Etat à la santé et aux handicapés envisage également de lancer cette année une campagne de santé publique en ce sens. La direction générale de la santé et la direction générale de l'action sociale sont actuellement en train d'en étudier les modalités. Il pourrait s'agir d'affiches placardées dans les maternités, les lieux de consultations de la petite enfance et dans les pharmacies, de dépliants remis aux parents, d'informations données aux assistantes maternelles sur les risques pour le cerveau des secousses violentes. Ces informations pourraient également figurer dans le carnet de santé de l'enfant. En attendant le lancement d'une telle campagne, la ministre de l'emploi et de la solidarité a demandé au Comité national de l'enfance d'inclure un encadré sur les risques encourus par les enfants secoués dans la brochure " L'Enfant du premier âge " distribuée par les caisses primaires d'assurance maladie à toutes les femmes enceintes lors de leur déclaration de grossesse. Dans l'édition 2000 de ce document, un texte sur les enfants secoués figure page 184, entre le chapitre sur l'importance du jeu et celui consacré aux soins parentaux.
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