Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 20/01/2000
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'article du fondateur de Radio Orient à Paris et président d'Euromed, paru à la page 16 du quotidien Le Figaro du 25 novembre 1999 et dans lequel son auteur explique que le Liban a besoin de la France pour sa reconstruction : " le Liban a besoin de ses amis, et en première ligne la France. Dans tous les secteurs, à tous les niveaux, le Liban reste le bastion de la francophonie dans le Proche-Orient. Sur le plan économique, dans le domaine culturel, au niveau des institutions, la France ne peut plus se permettre de se laisser devancer au Liban par l'Italie, l'Espagne et bientôt les Etats-Unis. " Il souhaiterait connaître sa réaction à l'égard de cette analyse et les mesures envisagées par le Gouvernement français afin de renforcer et d'accroître sa participation à la reconstruction du Liban.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 16/03/2000
Réponse. - L'effort engagé par la France pour aider le Liban ne se dément pas depuis la fin de la guerre civile. Outre les accords d'apurement des arriérés de paiements signés en 1992, des mesures financières de soutien actif à la reconstruction du pays ont été décidées en 1995. Cinq protocoles financiers ont été conclus pour un total de 1 316 MF. Cette aide s'est portée sur des secteurs stratégiques comme l'eau, l'électricité, l'aviation civile, ainsi que sur l'assistance à la remise à niveau de certains services publics clefs comme le ministère des finances. Elle place notre pays au deuxième rang des bailleurs de fonds bilatéraux de l'Union européenne après l'Italie. Le Liban a été inscrit dans la zone de solidarité prioritaire et, à ce titre, l'Agence française de développement (AFD) a ouvert un bureau à Beyrouth en juin 1999. Malgré son installation récente, elle est déjà intervenue pour un projet de remise en état de l'alimentation en eau potable de la ville de Jezzine et des villages environnants. En ce qui concerne l'investissement privé, on compte actuellement plus d'une centaine d'entreprises françaises implantées au Liban, principalement dans le domaine des services. Ainsi, la France est aujourd'hui le premier investisseur étranger (hors immobilier) dans ce pays. S'agissant de la coopération bilatérale engagée dans les domaines culturel, scientifique et technique, le budget de la coopération française avec le Liban est le plus important de la région. Il est complété par les crédits mis en place par l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE). Cet effort sera maintenu. Les objectifs poursuivis visent d'abord à renforcer l'enseignement du français dans le système éducatif libanais où déjà les trois quarts des élèves apprennent le français en première langue. Au titre des actions engagées dans ce domaine, on peut citer l'aide à la réforme du système pédagogique francophone (programmes et manuels d'enseignement) et le développement d'un pôle universitaire francophone à vocation régionale (partenariat avec l'université Saint-Joseph, programme CEDRE de coopération en matière de recherche, Ecole supérieure des affaires). Le sommet de la francophonie, qui se tiendra à Beyrouth en octobre 2001, consacrera la place particulière du Liban au Proche-Orient dans ce domaine. La France continuera à aider le Liban dans ses efforts de reconstruction comme elle l'a fait ces dernières années.
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