Question de M. COLLOMB Gérard (Rhône - SOC) publiée le 20/01/2000
M. Gérard Collomb interroge M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la possibilité de ramener le taux de taxe sur la valeur ajoutée applicable aux prestations de traiteurs de réception de 20,6 % à 5,5 %. Alors que la nourriture est en grande majorité soumise au taux de 5,5 %, les prestations fournies par les charcutiers-traiteurs de réception sont soumises au taux de 20,6 %. La Commission européenne ouvrant la possibilité de réduire la TVA sur les activités fortement utilisatrices de main-d' oeuvre, il lui demande si ces prestations pourraient en bénéficier, de manière à lutter contre le recours au travail non déclaré, et à reconnaître que ces prestations ne sont pas assimilables à une vente à consommer sur place, mais bien à des prestations différées dans le temps et réalisées dans des lieux distincts.
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Réponse du ministère : Économie publiée le 16/03/2000
Réponse. - Le régime de TVA applicable au secteur de la restauration est fondé sur la distinction entre les ventes de produits alimentaires qui sont passibles du taux de 5,5 % et les ventes à consommer sur place qui constituent une prestation de restauration soumise au taux de 20,6 %. Cette différence s'explique par le fait qu'un restaurateur ne livre pas un produit mais assure une prestation caractérisée par la pluralité des services offerts aux clients. Cette analyse a été confirmée par la Cour de justice des communautés européennes qui a indiqué dans un arrêt du 2 mai 1996 (Aff. C 231/94 Faaborg-Gelting Linien A/S c/ Finanzamt Flensburg) que la restauration devait être considérée comme une opération unique de prestation de services. Ainsi, les charcutiers-traiteurs et les traiteurs de réception qui livrent des produits et dépêchent du personnel pour apprêter les repas, les servir ou effectuer des prestations d'entretien ou de nettoyage réalisent bien des opérations de ventes à consommer sur place qui doivent être soumises au taux normal de la TVA. En effet, il est rappelé que les Etats membres ont arrêté lors du conseil Ecofin du 8 octobre dernier la liste des services à forte intensité de main d' uvre susceptibles de bénéficier d'un taux réduit de TVA conformément à la proposition de directive présentée par la commission le 15 mars 1999. Or, la restauration ne figure pas sur cette liste. Dans ces conditions, l'application d'un taux réduit aux prestations de restauration, quels que soient leur forme, leur appellation ou l'établissement dans lequel elles sont réalisées, demeure juridiquement impossible. En effet, la directive du 19 octobre 1992 relative au rapprochement des taux de TVA ne permet pas d'appliquer un taux de TVA autre que le taux normal à la restauration. Seuls les Etats membres qui, au 1er janvier 1991, appliquaient un taux réduit à la restauration ont été autorisés à la maintenir conformément aux dispositions de l'article 28-2-d de la sixième directive TVA. Toute autre analyse serait contraire aux dispositions de cette directive.
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