Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 09/12/1999
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur le rapport d'information fait au nom de la commission des affaires culturelles du Sénat intitulé " L'avenir de la francophonie au Vietnam " annexé au procès-verbal de la séance du Sénat du 1er octobre 1997, dans lequel ses auteurs estiment, à la page 50, qu'il paraît essentiel " que le développement des filières bilingues (français, vietnamien) suive - et non précède - une étude approfondie des débouchés offerts à leurs futurs diplômés. " Il souhaiterait savoir quelles dispositions ont été prises depuis plus de deux ans afin de veiller à la bonne application de cette recommandation.
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Réponse du ministère : Coopération publiée le 30/03/2000
Réponse. - Comme le souligne l'honorable parlementaire, le Gouvernement français est tout a fait conscient de la nécessité d'établir un lien en amont entre la création de filières bilingues au Vietnam et l'existence de débouchés pour leurs diplômés sur le marché du travail vietnamien. C'est pourquoi, dans le cadre multilatéral de la coopération universitaire francophone, la France a veillé à ce que l'Agence universitaire de la francophonie (ex-AUPELF-UREF), principal opérateur des filières bilingues au Vietnam, adapte le contenu de ses filières universitaires, diversifie leurs débouchés et développe leur capacité à répondre aux besoins économiques de ce pays. Le niveau des enseignants et celui des élèves s'améliore au fil des années : en 1999 pour la première fois, le taux de réussite au baccalauréat national (option bilingue francophone) en a donné la mesure objective : sur 43 candidats, 36 ont obtenu leur diplôme. Ces premiers bacheliers francophones vietnamiens ont tous été admis dans l'enseignement supérieur : 14 d'entre eux ont pu s'inscrire en France en bénéficiant d'une bourse du service culturel de l'ambassade ; 21 ont intégré l'université vietnamienne (en majorité selon leurs v ux dans les filières universitaires francophones) ; une élève particulièrement brillante a été admise à l'INSA de Lyon. Dès l'année 2000, la montée en puissance des effectifs du cursus bilingue va se traduire au niveau du baccalauréat (140 candidats attendus) : le Gouvernement français a accompagné cette évolution en facilitant l'accès des étudiants bilingues à un 3e cycle. Ainsi, le système de bourses dites " à coûts partagés " permettra d'envoyer les meilleurs de ces bacheliers poursuivre des études en France (notre ambassade prenant en charge le voyage et l'assurance, la couverture sociale et les droits d'inscription). Le service de coopération et d'action culturelle de notre ambassade a par ailleurs encouragé la multiplication des filières universitaires francophones dans les universités vietnamiennes. A l'initiative de l'AUF, une réflexion sur le contenu des enseignements dans ces filières est en cours pour faciliter l'admission et répondre aux besoins de bacheliers dont le niveau en français est déjà très satisfaisant. Les bacheliers francophones peuvent désormais s'orienter vers l'enseignement supérieur francophone à vocation professionnelle : une première expérience a été réalisée avec le programme vietnamien de formation en français à l'ingéniérie (PFIEV) et l'AUF, qui a tenu au Vietnam ses assises régionales en 1999, est déjà engagée sur cette voie depuis la création de l'Institut francophone d'informatique de Hanoï. Au niveau de l'enseignement supérieur, un tiers environ des diplômés en sciences fondamentales et en gestion a été directement admis à s'inscrire en 3e cycle en France. Les autres ont généralement bénéficié de bourses de courte durée, en France ou dans des établissements d'enseignement supérieur canadiens et québécois. A l'entrée sur le marché du travail enfin, des résultats encourageants ont également été enregistrés : le recrutement sur place de jeunes diplômés francophones par des entreprises françaises ou travaillant en français a fait l'objet d'une intéressante initiative de la part de l'agence universitaire de la Francophonie. Celle-ci a mis en place un département de l'emploi francophone qui centralise offres et demandes d'emploi : plus de 50 entreprises s'adressent régulièrement à ce service (Air France, Vietnam Airlines, société de Bourbon, etc.) ce qui va dans le bon sens. Cependant, l'AUF n'a pas encore effectué d'études sur les débouchés offerts aux futurs diplômés de la filière bilingue, 1999 étant la première année effective de la sortie des premières promotions du cursus global de formation. En revanche, une telle évaluation est prévue courant année 2000.
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