Question de M. COURTOIS Jean-Patrick (Saône-et-Loire - RPR) publiée le 02/12/1999
M. Jean-Patrick Courtois attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les doléances exprimées par les étudiants et professionnels de santé sur le projet de réforme des études pharmaceutiques actuellement en préparation dans son ministère. Ce projet prévoirait de supprimer le concours de 1re année des études médicales pour le remplacer par un diplôme d'études universitaires générales (DEUG) - soit un DEUG " santé ", soit un DEUG " toutes matières " -, une licence commune de santé sanctionnée en fin d'année par un concours donnant accès à la spécialisation des carrières. Les étudiants et les professionnels de santé de Saône-et-Loire, très inquiets quant à l'avenir de leurs études et de leur profession, craignent de voir leur diplôme, aujourd'hui reconnu dans toute l'Europe, sacrifié. Un concours commun médecine, pharmacie, dentaire risquerait en effet d'aboutir à la formation de professionnels démobilisés et aigris, ayant acquis leurs compétences par dépit et non par choix personnel. De plus, ce concours allongerait des études déjà fort longues de une ou deux années supplémentaires. Les intéressés revendiquent donc l'unicité de leur diplôme, le maintien de la sélection en pharmacie à Bac p 1 et le refus d'un concours commun. Une réforme des études médicales est nécessaire mais pas à n'importe quel prix. Il lui demande donc si tous les acteurs concernés par la réforme seront amenés à s'exprimer de façon équitable et si le Gouvernement s'engage à tenir compte de leur avis.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 06/01/2000
Réponse. - Le mode de sélection actuel des étudiants en médecine, en odontologie et en pharmacie est un véritable gâchis. De vingt à trente pour cent (20 à 30 %) des étudiants seulement admis en 2e année le sont à leur premier concours ; un certain nombre de ces étudiants ont suivi un autre cursus auparavant ; 15 % environ sont en réalité à bac p 1. De soixante-quinze à quatre-vingts pour cent (75 à 80 %) sont éliminés après deux tentatives, et une partie seulement de ces étudiants bénéficient de droit d'une admission en 2e classe de DEUG Sciences de la vie. Il faut aussi remarquer que les modalités du concours ne laissent aucune chance à des jeunes gens doués pour les displines littéraires, juridiques ou économiques qui auraient pourtant leur place dans les métiers de la santé. L'idée est de sélectionner après deux années d'un DEUG Sciences de la vie les meilleurs étudiants intéressés par la poursuite d'études dans une filière longue de santé. La troisième année, spécifique à chacune de ces filières (médecine, odontolongie ou pharmacie), devrait néanmoins comporter des unités de valeur relatives à l'organisation des systèmes de soins, à l'économie de la santé, au droit, à l'éthique et à la déontologie, ainsi que des enseignements sur le développement des biotechnologies et de l'instrumentation, domaines trop négligés jusqu'ici. Les étudiants devraient déclarer leur intention de s'inscrire dans l'une ou l'autre de ces trois filières et concourir pour celle-ci. Ainsi, la durée des études ne serait pas allongée, du moins pour le plus grand nombre. Les étudiants feraient des choix positifs, évitant une sélection par l'échec. Ceux qui ne seraient pas admis dans l'une de ces filières continueraient leurs études dans la voie correspondant au DEUG qu'ils ont obtenu. L'organisation des deuxième et troisième cycles devra tenir compte des modifications éventuelles de ces cursus, dans une perspective d'orientation vers les filières actuelles des études de médecine, de pharmacie et d'odontologie. Aucune remise en cause des filières de l'internat n'est envisagée. La filière de biologie médicale devrait rester une filière commune aux études de médecine et de pharmacie, avec des concours d'accès distincts. Le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie souhaite élaborer ce projet de réforme en prenant tout le temps nécessaire à une bonne information et à une concertation avec toutes les parties intéressées. S'appuyant sur les résultats de cette concertation, une commission sera chargée de faire des propositions. C'est à partir de ces propositions que seront préparées les modifications législatives et réglementaires appropriées.
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