Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 25/11/1999
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'industrie sur l'article paru à la page C XIII du Figaro-Economie du 12 octobre 1999 sous le titre " La France en retard dans l'univers des robots " et dans lequel il est indiqué que " la France comptait à la fin de 1998, 41 robots pour 10 000 employés dans l'industrie manufacturière, beaucoup moins qu'au Japon (279), à Singapour (140), en Allemagne (100) ou en Italie (70) ". Il lui demande quelle est, selon lui, l'incidence de la robotisation sur l'emploi dans le secteur de l'industrie manufacturière et quels sont ou vont être les moyens mis en oeuvre par le Gouvernement pour combler le retard de l'industrie française dans la robotisation de son industrie.
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Réponse du ministère : Industrie publiée le 10/02/2000
Réponse. - L'article auquel se réfère la question, préparé à partir des données publiées en France par une revue spécialisée, souligne le faible niveau d'équipement de l'industrie française en robots. Il convient tout d'abord de mettre en garde sur la valeur de données publiées à partir de relevés nationaux n'utilisant pas de règles harmonisées quant à la définition d'un robot. A titre d'exemple, le Japon regroupe sous la rubrique robots des convoyeurs ou des palettiseurs qui ne doivent en principe pas figurer dans cette catégorie d'équipements. Au sens des spécialistes français, le robot évolue sur au moins trois axes et il est reprogrammable (c'est-à-dire capable de changer de fonction). En dépit de cette remarque, il faut admettre que le niveau d'équipement en robots de l'industrie française reste modeste. La robotique est par ailleurs essentiellement concentrée dans le secteur automobile (40 %), le travail des métaux et le matériel électrique (environ 25 % chacun). L'explication de ce phénomène est multiple. Il faut d'abord relever la taille plus petite des PMI françaises par rapport à celles des autres pays industrialisés, qui constitue un frein à l'intégration du robot. On doit aussi rappeler la relative faiblesse de l'offre française tant en ce qui concerne le matériel que l'accompagnement logistique et organisationnel indispensable à l'intégration de la robotique dans l'entreprise. L'investissement en robotique doit toutefois être analysé dans un cadre plus large d'automatisation de la production. La robotique ne constitue en effet qu'un des moyens de l'automatisation, laquelle peut recourir à des solutions automatisées (insertion, convoyage, contrôle, déchargement, palettisation...) n'utilisant pas à proprement parler de robots. L'enquête du parc de machines-outils réalisée cette année à l'initiative du secrétariat d'Etat à l'industrie et du SYMAP (syndicat de la machine-outil, du soudage, de l'assemblage et de la productique spécialisée) a permis de tracer une image plus positive de la situation : elle a mis en évidence le relatif dynamisme des entreprises françaises en matière d'automatisation et le caractère soutenu de leur investissement dans ce domaine. En effet, plus de 30 % du parc d'équipements d'automatisation a été installé au cours des cinq dernières années. L'étude évalue la part de robots mis en service au cours des cinq dernières années à la moitié du parc, ce qui confirme l'effort accompli sur la période récente par les entreprises. Interrogées sur leur projet d'investissement, les entreprises françaises indiquent vouloir consacrer une part significativement plus importante que leurs homologues européennes (allemandes, italiennes et britanniques) aux systèmes d'assemblage automatisé par rapport aux autres équipements (machines d'usinage, matériel de soudage). Ces intentions, si elles sont vérifiées, témoignent d'une démarche de modernisation particulièrement encourageante pour la compétitivité des entreprises françaises. A travers ses outils régionaux d'accompagnement, notamment le fonds d'aide aux PMI et le dispositif ATOUT, le ministère apporte depuis plusieurs années son concours aux projets innovants d'intégration de robots dans les PMI. Plusieurs dizaines de projets à composante robotique sont ainsi aidés chaque année.
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