Question de M. DOUBLET Michel (Charente-Maritime - RPR) publiée le 25/11/1999
M. Michel Doublet attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale concernant la campagne médiatique autour du rapport de M. Kopp sur le " coût social des drogues licites et illicites 5. L'assimilation de l'alcool à la drogue n'a pas manqué d'émouvoir la filière viti-vinicole, qui s'implique, notamment auprès des jeunes, en faveur d'une consommation équilibrée, responsable et conviviale. Aussi, afin d'engager un débat important de santé publique dans la sérénité, les professionnels de la filière viti-vinicole souhaitent être associés à la définition d'une politique de santé publique, et en particulier à la prévention des dépendances, au travers de la mise en place d'un groupe de travail. En conséquence, il lui demande quelles sont ses intentions en la matière.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 05/10/2000
Réponse. - La toxicité de l'alcool, soit du fait d'une consommation régulière excessive, soit du fait d'une consommation aiguë conduisant à l'ivresse, n'est pas une donnée scientifique nouvelle. A ce titre le rapport du professeur Bernard Roques relatif à la dangerosité des drogues, tout en confortant les idées scientifiques préexistantes, a contribué à renouveler les approches de la prise en charge des dépendances en démontrant que la dangerosité d'une substance psychoactive, quelle qu'elle soit, est liée aux modifications comportementales qu'elle induit en fonction des quantités consommées. Or, la fréquence très importante des hospitalisations provoquées ou aggravées par une consommation d'alcool excessive, les 50 000 décès liés, chaque année, à la toxicité directe ou indirecte de l'alcool, ainsi que les conséquences sociales, familiales et professionnelles de l'alcoolisation imposent de placer la lutte contre l'alcoolisme au rang de priorité de santé publique. Ce rappel d'une réalité sur laquelle, depuis plus d'un siècle, de grands scientifiques et de nombreuses associations attirent régulièrement l'attention ne vise pas à diaboliser la consommation d'alcool, mais bien à faire prendre conscience de la nécessité de poursuivre et d'amplifier les actions d'éducation pour permettre au plus grand nombre de maintenir leur consommation d'alcool dans les limites compatibles avec le respect de leur santé physique, psychique, psychologique et sociale, et à améliorer la réponse sanitaire pour prendre en charge les personnes en difficulté importante du fait de leur consommation d'alcool. Il ne s'agit nullement de stigmatiser l'usage raisonnable et convivial du vin, qui fait partie intégrante d'une tradition culturelle bien ancrée. Dans cette optique, le groupe de travail qui a été mis en place à l'initiative de la secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés permet d'associer les professionnels de l'alcool à une réflexion sur la prévention de l'alcoolisme.
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