Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 11/11/1999

A Berlin, au Théâtre récemment inauguré du Liceu, à Barcelone, mais encore à New York ou Chicago, de grands auditoriums ouvrent leurs portes à un public rajeuni, éclectique dans ses choix culturels et ses goûts musicaux, sensible au répertoire le plus classique comme à la dernière création contemporaine. Cette nouvelle génération d'auditeurs est déjà très présente en France, d'une fidélité remarquable, notamment lors des concerts donnés à la Cité de la musique. Son ouverture d'esprit est précisément celle dont le compositeur Pierre Boulez se recommande pour appeler à la réalisation d'un véritable " Média Center comme Beaubourg " pour la musique, avec une salle de concert de 2 000 places, enfin en mesure d'accueillir les grandes formations symphoniques et philharmoniques mondiales à Paris. La construction d'un tel équipement musical d'envergure était d'ailleurs initialement incluse dans le projet de l'architecte Christian de Portzamparc pour la Cité de la musique. La relance de cet ambitieux programme conforterait aujourd'hui l'image en pleine évolution et le dynamisme du tissu urbain situé au nord de la capitale. Elle dégagerait en outre une solution pour le relogement de l'Orchestre de Paris, la salle Pleyel qui l'héberge actuellement étant demeurée vétuste et peu attractive sur le plan acoustique. M. Marcel Vidal demande à Mme le ministre de la culture et de la communication de bien vouloir exposer la nature des engagements qu'elle envisage de prendre à ce sujet.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 13/01/2000

Réponse. - En juillet 1998, la ministre de la culture et de la communication a mis à l'étude la perspective d'une nouvelle salle de concerts à Paris. Un rapport, remis en février 1999, opte pour la construction d'un équipement nouveau et préconise sa localisation sur le site de La Villette, renouant ainsi avec le schéma initial d'aménagement du site. Un tel programme permettrait de doter Paris d'un équipement à la hauteur des ambitions nationales et offrirait un lieu de résidence adéquat pour l'Orchestre de Paris. Sa localisation présenterait l'avantage de la proximité immédiate de la Cité de la musique, du Conservatoire national supérieur de musique et de danse, de la Grande Halle et du Zénith, et ouvrirait d'intéressantes perspectives en termes de politique de la ville et de renouvellement des publics des concerts symphoniques. Ce programme, qui comporte la création d'une salle de 2 500 places, est aujourd'hui estimé à 410 millions de francs TTC en investissement. La ministre a fait état de son intérêt pour ce projet lors d'une déclaration à la presse le 23 février 1999, simultanément à l'annonce de la nomination du nouveau directeur musical de l'Orchestre de Paris. Elle a également marqué son souhait que la charge budgétaire liée à ce projet soit assumée par l'ensemble des collectivités publiques concernées. En effet, l'auditorium présenterait à l'évidence un intérêt public à la fois national, régional et municipal. En outre, un projet de cette ampleur, s'il était porté seul par l'Etat, serait de nature à affecter la logique d'aménagement du territoire qui tend à ce que le ministère de la culture et de la communication, demain davantage qu'hier, localise en région ses interventions les plus significatives. A cet égard, il est rappelé à l'honorable parlementaire que, dans le projet de loi de finances pour 2000, les crédits consacrés à la réalisation d'équipements culturels en région font désormais jeu égal avec ceux consacrés à la réalisation d'équipements culturels nationaux à Paris. En 1997, cette proportion était de trois contre un en faveur de Paris. La ministre a annoncé sa volonté de consolider ce nouvel équilibre, propice à une meilleure distribution des équipements culturels sur l'ensemble du territoire, dans les lois de finances à venir. C'est pourquoi, en communiquant le rapport au maire de Paris et au président du conseil régional d'Ile-de-France, la ministre a souhaité recueillir leur avis sur les perspectives de partenariat liées à ce projet. La ville de Paris a fait officiellement connaître son opposition, au moment où le conseil régional d'Ile-de-France faisait savoir qu'il conditionnerait son intervention à celle de la ville. Tout en regrettant la position réservée de ces deux collectivités, le ministère de la culture et de la communication n'en poursuit pas moins les études destinées à vérifier les coûts de construction et de fonctionnement, à rechercher les économies possibles, à mobiliser au mieux d'éventuels partenariats privés et à déterminer le mode de gestion qui concilierait au mieux les impératifs de politique culturelle et de rigueur budgétaire. Une décision définitive sur le projet sera annoncée par la ministre d'ici à la fin du premier semestre 2000.

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