Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 04/11/1999

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur le projet de réorganisation de la transfusion sanguine visant à supprimer une partie de l'activité des centres de Pontoise et Gonesse (Val-d'Oise) pour les transférer dans un site nouveau diamétralement opposé. Elle lui fait remarquer que les activités de qualification des produits sanguins seraient intégralement concentrées sur le plateau de Rungis (Val-de-Marne) et que les activités administratives (agence comptable, gestion des ressources humaines, centrale d'achats...) le seraient à Paris. Elle lui fait remarquer que ce projet se révélerait inefficace, dangereux, du fait de l'éloignement mais aussi de l'inadaptation du centre de Rungis. Concentrés de plaquettes d'aphérèse, culots globulaires à jour 0, gestion souple des stocks, difficultés d'acheminement des tubes, difficultés de gestion retardée pour les autotransfusions... sont autant de questions posées, et que le transfert à Rungis ne permettrait pas de résoudre dans des conditions acceptables, optimales, pour un bon fonctionnement d'un centre de transfusion sanguine répondant aussitôt à des besoins immédiats. Elle lui fait remarquer que l'existence d'un centre complet de proximité permet d'offrir, notamment aux patients atteints de cancer, une souplesse et une qualité de la transfusion en globules rouges, en plaquettes, et en autotransfusion de moelle osseuse. Souplesse et qualités de transfusion en globules rouges, en plaquettes, seraient remises en cause du fait du transfert dans un centre éloigné. Elle lui demande de lui faire connaître les mesures envisagées pour s'opposer aux transferts envisagés et permettre au contraire aux centres actuels existants de mieux remplir leur fonction et les garantir contre les drames transfusionnels d'un récent passé.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 06/04/2000

Réponse. - Le schéma d'organisation de la transfusion sanguine en Ile-de-France s'inscrit dans la réorganisation globale de la tranfusion en France qui crée un seul opérateur national : l'Etablissement français du sang. Ce schéma prévoit pour l'Ile-de-France un seul établissement, contrairement à l'organisation antérieure qui organisait un partage entre l'Etablissement de transfusion sanguine de l'AP-HP et l'Etablissement de l'Ouest francilien, partage qui, à l'usage, s'est révélé peu efficace. Le schéma a prévu un seul plateau de qualification implanté sur le site de Rungis qui est apparu le plus adapté à cette tâche, Parallèlement le plateau de préparation de Pontoise sera réaménagé pour pouvoir faire face à une augmentation de son activité. Les services administratifs du futur ensemble régional seront installés sur Paris, mais également sur Rungis et Pontoise. Cette réorganisation médico-technique doit permettre de renforcer la qualité des soins dispensés aux malades franciliens, quel que soit le domicile de ceux-ci. Le plateau de qualification de Rungis, actuellement sous-utilisé, sera organisé en fonction des nouveaux volumes à traiter et de manière à pouvoir répondre à tous les besoins quantitatifs et qualitatifs. Il sera notamment doté d'un double équipement qui lui permettra de mieux assurer la continuité du service même en cas d'incident technique sur l'un des matériels, ce qui constitue un élément important en matière de sécurité tranfusionnelle et de continuité du service public. La disponibilité des produits ne sera pas affectée par cette nouvelle organisation grâce à une gestion active des stocks et une étroite collaboration avec les Etablissements de santé. Il faut rappeler, par ailleurs, que les dispositions récemment adoptées comme la déleucocytation systématique des produits sanguins labiles sont de nature à faire diminuer le nombre de patients immunisés anti-HLA qui nécessitent des produits prélevés le jour même. En outre, la quasi-totalité des besoins en plaquettes du jour relève de thérapeutiques programmables et une parfaite collaboration entre prescripteurs et Etablissements de transfusion sanguine est de nature à résoudre les éventuels problèmes. Enfin, dans les rares situations d'extrême urgence il existe des solutions palliatives efficaces qui permettent d'attendre le produit idéal sans compromettre la santé du patient. Il est également important de souligner que dans la majorité des utilisations, des plaquettes " J 0 " n'apportent aucun gain thérapeutique par rapport à des plaquettes " J 1 " ou " J 2 ". Souplesse et qualité de transfusion ne sont aucunement mises en cause par le nouveau schéma d'organisation dont les détails d'application sont en cours de mise au point avec l'ensemble des parties intéressées et notamment le personnel et les services utilisateurs de produits sanguins labiles.

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