Question de M. MOREIGNE Michel (Creuse - SOC) publiée le 28/10/1999
M. Michel Moreigne attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les techniques d'abattage des bovins. Selon des spécialistes de médecine vétérinaire de l'université de Bristol, certaines méthodes communément utilisées pour tuer le bétail sont susceptibles d'entraîner un passage dans les vaisseaux sanguins (et donc dans la viande) de fragments cérébraux d'animaux pouvant être en état d'incubation de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). C'est le cas de pistolets pneumatiques utilisés aux Etats-Unis et par des abattoirs européens. D'autre part, plusieurs méthodes d'immobilisation et de découpe des animaux présenteraient les mêmes risques. Ainsi, il lui demande si les techniques d'abattage utilisées en Europe sont à même de garantir la non-dissémination dans la viande de fragments de tissus cérébraux potentiellement contaminés par l'ESB. En outre, il lui demande s'il ne lui paraît pas urgent que l'Union européenne harmonise la réglementation du mode d'abattage, de découpe et d'enlèvement des tissus animaux " à risques ".
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 02/03/2000
Réponse. - Une revue scientifique a récemment soulevé l'hypothèse d'une embolisation par voie sanguine de fragments de matières cérébrales lors de l'utilisation de la technique du " jonchage " au cours de l'abattage des animaux. Il a donc été considéré que cette technique, qui consiste après étourdissement des animaux à dilacérer les tissus nerveux afin d'éviter les mouvements réflexes et incontrôlés des animaux à l'origine de fréquants accidents du travail, pouvait présenter un risque de dissémination de l'agent de l'encéphalopathie spongiforme bovine. Une décision communautaire d'harmonisation des retraits de matériels à risques spécifiés est en cours de discussion. Il a été décidé d'introduire dans celle-ci, à titre de précaution, une disposition interdisant le " jonchage ". Toutefois, cette pratique ayant pour effet d'assurer une plus grande sécurité aux opérateurs sur la chaîne d'abattage aux postes d'accrochage et de saignée, il sera nécessaire de prévoir un délai d'adaptation aux entreprises. Celles-ci devront trouver dans l'intervalle des solutions afin que l'interdiction du " jonchage " ne fasse pas courir de risques disproportionnés aux abatteurs, par exemple l'agrandissement de l'aire d'accrochage des animaux après étourdissement afin que les opérateurs puissent se tenir à distance des animaux.
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