Question de M. TRÉMEL Pierre-Yvon (Côtes-d'Armor - SOC) publiée le 28/10/1999

M. Pierre-Yvon Trémel souhaite appeler l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur le véritable problème de santé publique que posent les troubles d'apprentissage fondamentaux du langage écrit tels que la dyslexie, dysorthographie et dyscalculie. Ces troubles concerneraient, dans tous les pays étudiés et selon les rapports de la communauté scientifique, 8 à 10 % d'enfants atteints à des degrés divers, dont 2 à 4 % de manière lourdement handicapante tant dans leur scolarité que pour leur devenir d'adultes. De plus en plus, la prise de conscience de la réalité de ces troubles, par les professionnels du monde médical, rééducatif, scolaire, et par les responsables publics, met en évidence la nécessité d'unir et de coordonner les efforts de tous pour lutter contre ce facteur de marginalisation et d'exclusion. Bénévoles, parents le plus souvent, et professionnels attendent des réponses structurelles et techniques : dépistage précoce et systématique de la dyslexie et troubles associés, mise en place d'équipes médicales pluridisciplinaires, formation adaptée des enseignants, prise en charge rééducative, création de centres de réadaptation. Il lui demande quels moyens, dans le cadre de la lutte contre l'illettrisme et l'exclusion, elle entend mettre en oeuvre pour la reconnaissance de ces troubles, leur dépistage et leur traitement.

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 22/06/2000

Réponse. - Les troubles de l'apprentissage représentent un réel problème de santé publique en raison de leur fréquence, des souffrances engendrées et des conséquences à long terme chez les enfants concernés. Après une scolarité primaire difficile, ils arrivent en sixième sans savoir vraiment lire ni écrire. Ils ne peuvent alors qu'être en situation d'échec. L'apparition de troubles du comportement est la réaction la plus commune à l'état de frustration de ces jeunes. Les troubles d'apprentissage sont le prélude à des échecs scolaires parfois irrémédiables, responsables d'une insertion sociale difficile. Pourtant, une telle situation peut être évitée si les difficultés rencontrées par les enfants dès l'âge scolaire sont identifiées et prises en charge précocement et de façon adaptée. En effet, les troubles d'apprentissage peuvent être grandement améliorés par des mesures éducatives appropriées. Ces troubles, bien reconnus de façon relativement récente par les professionnels spécialisés, sont méconnus d'une grande partie des professionnels chargés de la santé et de l'éducation, et du grand public. Seules les familles qui vivent personnellement le problème se sentent concernées sans savoir toujours où s'adresser. En octobre 1999, un groupe de travail interministériel sur les troubles spécifiques du langage écrit (dyslexie) et oral (dysphasie) a été mis en place par Mme S. Royal, ministre déléguée à l'enseignement scolaire, et par Mme D. Gillot, secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale. Y participent des représentants du ministère de l'éducation nationale, du ministère chargé de la santé, des professionnels, des enseignants et leurs syndicats, les associations de parents et le corps d'inspection de l'éducation nationale. Les objectifs de ce groupe de travail sont de faire le point sur la situation, de dresser un état des lieux et de définir des formules partenariales devant permettre à des professionnels différents de mutualiser leurs savoirs et leurs pratiques dans la prise en charge des problèmes concernés. Le rapport final doit comporter des recommandations opérationnelles relatives à la prise en charge des troubles du langage oral et écrit. Il sera présenté très prochainement.

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