Question de M. BALARELLO José (Alpes-Maritimes - RI) publiée le 14/10/1999
M. José Balarello rappelle à M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie que la collectivité nationale - Etat, collectivités locales, entreprises, familles - a dépensé, en 1998, près de 607 milliards de francs pour son système éducatif : cette dépense représente 7 600 francs en moyenne par habitant. Pour l'an 2000, le budget de l'éducation nationale, 360,9 milliards de francs, montant proche de celui de l'impôt sur le revenu, est en progression de 3,3 %. Cette augmentation budgétaire continue coûte chaque jour presque un milliard de francs aux contribuables, comme l'a souligné le récent rapport (de mai 1999) de la commission d'enquête sénatoriale sur la situation et la gestion des personnels de l'éducation nationale. Il s'étonne, comme un très grand nombre de ses concitoyens, d'apprendre que l'école ne serait plus un lieu de transmission des savoirs, mais un " lieu de vie " dont la finalité serait la " socialisation " de l'élève, comme l'a exprimé, dans un récent ouvrage, le directeur de l'Institut national de recherche pédagogique lui-même. Cet institut qui assure une mission de recherche en éducation et de formation en liaison pédagogique avec les instituts universitaires de formation des maîtres, est censé être le fer de lance de la recherche en éducation. Un rapport de l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale vient de critiquer sévèrement la gestion de cet organismes, employant 274 personnes dont 114 chercheurs. Au budget figurent 81 MF pour 1999 ; la gabegie, le manque de contrôle et d'organisation ont été relevés. En 1995, l'évaluation de l'activité scientifique de cet établissement avait déjà abouti à des conclusions très critiques, notamment : " absence d'une véritable stratégie de recherche, diffusion malencontreuse de ce parler ésotérique dans le milieu éducatif "... Malgré cela, l'INRP vient de se voir confier par ses services le rôle d'observatoire de la recherche en éducation et de centre de ressources capable d'en diffuser les résultats auprès des praticiens ; il devra également repérer et valoriser les pratiques pédagogiques innovantes. Il lui demande s'il est bien en complet accord avec les positions du directeur de l'INRP. Dans l'affirmative, il serait souhaitable que la finalité de l'enseignement qu'elles défendent soient diffusées largement auprès des parents, du corps enseignant ainsi que des contribuables. Il n'est pas normal, et il est nécessaire de connaître les causes pour lesquelles sans a priori doctrinal, pour quelles raisons le budget de l'éducation nationale ne cesse d'augmenter alors que niveau général des élèves ne cesse de se détériorer. En écartant les savoirs fondamentaux au profit d'une " pédagogie différenciée " devenue obligatoire dans les établissement scolaires, comme dans les IUFM, et en remettant en cause le principe de l'autorité des enseignants, on fait ainsi référence de manière excessive à l'environnement socioculturel de l'élève, ce qui accentue les différences entre les jeunes de toutes origines ou tout du moins les fige, alors que la vocation de l'école de la République était d'être le creuset de l'unité des Français dans un environnement scolaire le même pour tous.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 03/02/2000
Réponse. - La redéfinition des missions de l'Institut national de recherche pédagogique (INRP) entreprise depuis la nomination de Philippe Meirieu à la tête de cet établissement public en juin 1998 vise à développer le rôle de relais et d'appui à l'innovation de l'Institut. Cette redéfinition doit permettre à l'INRP de s'orienter davantage vers une recherche pédagogique appliquée, au service des praticiens du système scolaire. L'établissement doit ainsi mutualiser et mémoriser les recherches sur les pratiques pédagogiques actuellement menées dans l'ensemble du système éducatif (établissements scolaires, universités, instituts universitaires de formation des maîtres >IUFM>) et favoriser la diffusion dans les classes des résultats les plus pertinents de ces recherches. L'Institut organise, à cette fin, un réseau de correspondants implantés dans les IUFM ainsi que dans les établissements scolaires. Les propositions prises par le directeur de l'INRP sur la mission de l'école ne minimise pas l'importance de la transmission des connaissances. Ce professeur des universités, éminent chercheur en éducation qui dirige cet institut, estime nécessaire de s'interroger sur les conditions à remplir pour que cette transmission s'effectue correctement. Loin d'écarter les savoirs fondamentaux, il s'agit au contraire de garantir leur acquisition. Il ne s'agit pas non plus de mettre en cause l'autorité des enseignants mais bien de la raffermir en donnant à ces derniers les moyens de l'exercer. Enfin, la référence à l'environnement sociologique des élèves a comme seul objectif de prendre en compte les différences sociales et de combiner tous les moyens mobilisables, humains et pédagogiques pour donner à tous les mêmes chances de réussite.
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