Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - RPR) publiée le 07/10/1999

La Xe conférence internationale sur le sida, qui vient de se tenir à Lusaka, a estimé que cette pandémie est pour l'Afrique une " catastrophe " aux conséquences humaines et économiques d'une telle ampleur qu'une aide massive de la communauté internationale est indispensable dans les plus brefs délais. Or, la communauté internationale ne se mobilise pas. Alors que les Etats-Unis disposent chaque année de 880 millions de dollars pour lutter contre leurs 40 000 nouveaux cas annuels, l'Afrique ne peut réunir qu'entre 150 et 160 millions de dollars pour ses 4 millions de nouvelles infections annuelles. M. Jacques Legendre demande à M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie quelles initiatives compte prendre la France pour mettre un terme à une situation qui vient d'être dénoncée par l'UNICEF comme " l'égoïsme de l'occident ".

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 23/12/1999

Réponse. - Le programme de lutte contre le VIH/sida de notre coopération a démarré en 1985, dès le début de l'épidémie, par la réalisation en Afrique centrale d'enquêtes épidémiologiques destinées à mieux appréhender la situation et les besoins qui en découlaient. En juillet 1993, le Gouvernement a décidé d'intensifier l'effort de lutte contre le VIH/sida et d'en faire un programme prioritaire de notre coopération en augmentant significativement les moyens budgétaires et en les concentrant sur un nombre limité de pays particulièrement touchés, pour l'essentiel en Afrique noire francophone. C'est ainsi que les crédits consacrés à la lutte contre le sida au cours de la dernière décennie ont dépassé les 580 millions de francs, dont environ le quart dédié à l'assistance technique, l'importance de celle-ci étant justifiée au départ par les nécessités d'intervention dans des secteurs nouveaux, pour l'essentiel dépourvus de compétences locales. Ces fonds ont été mis en uvre au travers de soixante projets FAC traitant, pour tout ou partie, de la lutte contre le VIH/sida. Notre stratégie d'intervention dans ce domaine, menée en collaboration étroite avec l'ensemble des bailleurs de fonds partie prenante, en liaison et selon les principes retenus par l'Onusida, retient essentiellement : la prévention de la contamination, le développement de l'information, l'extension de la sécurité transfusionnelle, la garantie d'un diagnostic et d'une prise en charge efficace, à des coûts acceptables, des maladies opportunistes et associées au sida, principalement de la tuberculose, et enfin un appui social aux personnes infectées. Il convient également d'insister sur le fait que la France est à l'origine de la mise en place du FSTI, fonds de solidarité thérapeutique international, dont l'objet est de développer, pour la cellule familiale, une intervention cohérente de prévention et de prise en charge de l'infection à VIH. Néanmoins, il nous faut poursuivre notre action dans le développement de l'accès aux antirétroviraux et par l'internationalisation du FSTI. Le ministère des affaires étrangères a programmé pour ce faire, sur le budget 2000, un montant de 20 MF, complété par une somme équivalente du ministère de l'emploi et de la solidarité, et des discussions sont en cours avec l'UNICEF pour engager des actions complémentaires dans différents pays. Enfin, il apparaît urgent d'étendre notre action à l'ensemble de la ZSP. C'est ainsi que sera présenté au comité directeur du FAC du mois de décembre un projet d'appui à la lutte contre le sida au Mozambique pour un montant de 8 MF et qu'un projet inter-Etats au bénéfice de l'Afrique de l'Est (Kenya, Ouganda, Tanzanie), d'un montant de 10 MF, est en cours d'instruction dont l'objet essentiel sera de structurer le système national de lutte contre le sida.

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