Question de M. ROBERT Jean-Jacques (Essonne - RPR) publiée le 07/10/1999

M. Jean-Jacques Robert attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur les résultats sans intérêt d'une journée " sans voitures " le mercredi 22 septembre. En effet, le niveau de pollution s'est déplacé à la périphérie des axes interdits. Seules ont pu être appréciées les perturbations monstres créant une gêne de plus qui s'ajoute à celles que les usagers ne connaissent que trop bien, lors des grèves, manifestations à répétition et lors d'accidents spectaculaires. Aussi, il lui demande si le principe de cette journée sans suite ne devrait pas être abandonné au profit d'autres initiatives plus éducatives.

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Réponse du ministère : Aménagement du territoire publiée le 16/12/1999

Réponse. - La ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement a pris connaissance, avec intérêt, de la question intitulée " Journée sans voitures " concernant la journée " En ville, sans ma voiture ? ". Il convient de rappeler au préalable que l'objectif de cette journée est double : sensibiliser le grand public aux problèmes de circulation urbaine (encombrement, bruit, pollution, sécurité...) et lui donner l'occasion de se réapproprier la ville. Permettre aux municipalités de tester in situ de nouveaux modes de déplacement ou de livraison (bus à gaz, transports alternatifs, véhicules utilitaires plus propres...). Avec cette manifestation qui a concerné plus de huit millions de personnes et qui sert de véritable laboratoire, le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement souhaite marquer la reconquête lente mais inéluctable de la ville par ses habitants. Selon les résultats de l'étude réalisée par l'Institut français d'opinion publique (IFOP) auprès d'un échantillon représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, des 66 villes concernées, 83 % des personnes interrogées considèrent l'opération comme une bonne (41 %) ou très bonne idée (42 %) tandis que seulement 14 % d'entre elles considèrent l'opération comme étant une assez mauvaise idée (10 %) voire une très mauvaise idée (4 %), 3 % ne se prononçant pas. Il est à noter que 88 % des personnes interrogées se disent préoccupées par les nuisances générées par les automobiles, ce qui semble traduire une inquiétude croissante puisque en 1998, le même sondage affichait 84 %. Loin de considérer que cette journée est une opération gadget (seulement 4 % des personnes interrogées le pensent), les Français sont 83 % à souhaiter son renouvellement. 44 % d'entre eux souhaitent même que cette opération soit renouvelée une fois par semaine contre 41 % qui ne le souhaitent pas. En Italie, où 93 villes ont décidé de participer le 22 septembre 1999 à la journée " En ville, sans ma voiture ? ", les résultats d'une étude réalisée par l'IFOP conduisent à des conclusions similaires. 86 % des personnes interrogées trouvent que cette opération est une bonne idée et 87 % souhaitent que l'on renouvelle ce type d'opération. Pour cet événement qui intéresse vivement de nombreux autres pays, le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement a d'ailleurs obtenu de la Commission européenne un financement destiné à la préparation de cette journée pour l'Europe entière dans le cadre du programme LIFE (l'instrument financier pour l'environnement). L'un des effets les plus appréciés lors de cette journée est la baisse notable du niveau sonore. En ce qui concerne les effets sur la pollution atmosphérique, les mesures dont le ministère dispose actuellement montrent une diminution très nette du taux de monoxyde de carbone et de dioxyde d'azote dans les périmètres réservés, la pollution de fond ne variant généralement pas. Il est à noter que les villes qui décident de participer à l'opération " En ville, sans ma voiture ? " sont responsables de l'organisation qu'elles mettent en place et sont tenues de respecter le cahier des charges édicté par le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement. Ce cahier des charges stipulait, entre autres, que les zones réservées ne sont accessibles qu'aux piétons, aux vélos, aux véhicules électriques (voitures, scooters) ou fonctionnant au GPL ou au GNV ; et, surtout aux transports collectifs. Or la ville de Paris, qui avait décidé cette année de délimiter une zone très étendue (700 hectares), n'a pas pu, semble-t-il, respecter totalement le cahier des charges, ce qui pourrait expliquer en partie certains embouteillages que l'on a pu observer à des points très localisés, notamment à proximité du quai des Célestins où le niveau de pollution a, en effet, augmenté le 22 septembre dernier. Pour tenter d'expliquer les problèmes spécifiques rencontrés à Paris lors de cette journée, il convient également de noter que les efforts d'information de la ville de Paris ont davantage porté sur les habitants des quartiers concernés et sur ceux des quartiers limitrophes que sur la population francilienne dans son ensemble dont les déplacements vers la capitale ont pourtant un taux de fréquence élevé. Malgré ces dysfonctionnements spécifiques à Paris, l'étude réalisée par l'IFOP montre que 82 % des parisiens interrogés trouvent que l'opération " En ville, sans ma voiture ? " est une bonne idée et 77 % d'entre eux souhaitent son renouvellement. Au vu de tous ces résultats, l'opération " En ville, sans ma voiture ? " sera donc renouvelée en 2000 dans le cadre des politiques publiques que le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement met en uvre, à travers, notamment, les plans de déplacements urbains et la lutte contre la pollution de l'air.

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