Question de M. CHABROUX Gilbert (Rhône - SOC) publiée le 19/08/1999

M. Gilbert Chabroux attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur le devenir des centres de documentation spécialisés dans la coopération nord-sud et le développement. En effet, force est de constater que la France possède un fond d'archives et de documentations extrêmement riche en la matière. C'est ainsi que sont mis à la disposition des utilisateurs plus de 100 000 ouvrages et plus de 1 500 collections de périodiques et de dossiers thématiques. Ces richesses accumulées sont, sans nul doute, sans égal, à travers le monde et, plus certainement encore, au sein de l'Union européenne. Qui plus est, ces cinquante années de recherches et de travaux inhérents à de multiples domaines culturels, économiques, sociaux... constituent bien souvent un instrument indispensable à la création de fonds bibliographiques de qualité indiscutable dans les pays du sud. Ces derniers revêtent une dimension d'une particulière importance dans la logique de développement. Cependant avec la fermeture du centre international de l'enfance et de la famille (CIDEF), et la multiplication des difficultés que rencontrent les centres ou instituts spécialisés en la matière, il semble qu'un grave risque d'abandon ou plus justement de non-mise à disposition de cette mémoire collective existe. En conséquence et devant le formidable instrument de connaissance, de recherche et de création que constituent ces fonds de documentation sur les relations nord-sud et sur la coopération, il lui demande quelle mesure le secrétariat d'Etat pourrait prendre en la matière, afin que ces dernières soient disponibles et valorisées, tant au sein de notre pays qu'au sein de la logique de coopération que vient de réformer, très justement, le Gouvernement.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 02/12/1999

Réponse. - Le ministère des affaires étrangères, avec sa direction générale de la coopération internationale et du développement (DGCID), poursuit l'objectif de valoriser et de faire connaître au plus large public les efforts accomplis par la France dans le domaine de l'aide au développement. La réforme du dispositif de coopération conduite par le Gouvernement n'a pas remis en cause les principes établis en la matière : - aider à la structuration d'une offre documentaire de la part de nos partenaires des pays du Sud ; aider à rendre cohérent et facilement accessible l'ensemble des informations produites par les administrations françaises et les opérateurs qui leur sont proches dans le domaine du développement. Si des centres documentaires - comme celui du CIDEF - ont pu disparaître récemment, il est important de souligner que cette disparition est la conséquence de la suppression de la structure à laquelle ils appartenaient. Néanmoins, le ministre tenait à rassurer l'honorable parlementaire quant au devenir du fonds documentaire du CIDEF. Prévu pour être démantelé, faute de structures adéquates prêtes à le recevoir, ce fonds sera finalement transféré, dans sa totalité, à la bibliothèque universitaire d'Angers pour être géré par le CAPEA, le centre d'archives pour la protection de l'enfance et de l'adolescence. L'ensemble de la documentation sera accessible sur Internet, ainsi que la banque de données. Par ailleurs, au moment où les outils de l'Internet révolutionnent les modalités de production, de diffusion et de traitement de l'information, la DGCID, consciente du rôle fondamental joué par les documentalistes comme " gestionnaires de l'information " et médiateurs indispensables entre l'administration et ses publics (on se reportera à ce propos au rapport de M. le député Bloche le Désir de France remis au ministre des affaires étrangères en 1998), fait tout pour offrir aux utilisateurs intéressés par les questions de rapports Nord-Sud et de coopération des outils d'accès à l'information adéquate : ouverture du centre de documentation de la DGCID au public extérieur (50 000 ouvrages et études, 500 titres de périodiques spécialisés et 500 dossiers thématiques) ; appui réaffirmé à l'association Ibiscus, système d'information sur le développement, dont la base de données bibliographiques alimentée depuis plus de quinze ans par une quarantaine de centres de documentation du Nord et du Sud - administrations, organisations non gouvernementales, instituts de recherche - permet d'accéder à près de 150 000 documents ; tutelle conjointe de quelques organismes spécialisés dont l'offre documentaire est fort ancienne et riche. Le ministère des affaires étrangères est donc pleinement conscient du caractère fondamental que constitue la préservation des lieux réels de mémoire - centres d'archives, bibliothèques et centres de documentation - où des professionnels mettent à la disposition des publics spécialisés les travaux réalisés dans le cadre de coopérations que nous poursuivrons avec nos partenaires des pays plus pauvres.

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