Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 22/07/1999
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'industrie sur l'information parue à la page 10 du numéro 48 (juin 1999) d'Industries, revue de son secrétariat d'Etat, selon laquelle " la France n'avait jamais attiré autant d'investisseurs étrangers depuis dix ans ". Il lui demande s'il peut lui indiquer quelles sont les perspectives d'évolution de ces investissements d'ici l'an 2000 et jusqu'en 2002.
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Réponse du ministère : Industrie publiée le 26/08/1999
Réponse. - Les évolutions des trois prochaines années en matière d'investissements étrangers en France, suite au montant record enregistré en 1998 avec 165,4 milliards de francs (soit 25,2 milliards d'euros), suscitent la question posée, en premier lieu pour l'emploi : 29 400 emplois ont été créés ou maintenus grâce aux opérations de l'an dernier, s'ajoutant aux 24 300 de 1997. Depuis plusieurs années, la France est, en effet, le deuxième pays le plus attractif en Europe après la Grande-Bretagne. La productivité et la fiabilité de la main-d' uvre, son haut niveau de qualification, la qualité de ses infrastructures et l'appartenance à la zone euro constituent les principaux atouts de notre pays dans ce domaine. La mondialisation de l'économie tend naturellement à favoriser les investissements directs à l'étranger (IDE). Une étude sur l'investissement international à l'horizon 2001, réalisée par la délégation aux investissements internationaux et Arthur Andersen, en collaboration avec la délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR), conclut à une poursuite de l'essor des investissements directs étrangers. Cependant, le champ de cette analyse, qui ne propose pas de scénario chiffré, ne concerne pas seulement la France. Toutefois, cette étude, antérieure à la création de l'euro, ne prend pas en compte sa dynamique propre. L'euro, en créant les conditions d'un marché plus ouvert, plus fluide et plus transparent, est de nature, comme en son temps l'instauration du marché unique, à encourager l'internationalisation des entreprises et donc les investissements internationaux. La tendance à l'accroissement de la place des entreprises à capitaux étrangers dans notre pays s'observe, au moins, depuis le début des années 1980. De 1980 à 1997, leur part dans les exportations industrielles est ainsi passée de 25 % à 39 %, et elles assurent 35 % du chiffre d'affaires industriels du pays contre 24 % en 1980. Parallèlement aux tendances de fond évoquées précédemment, l'une pourrait, à l'avenir, légèrement restreindre les flux records précédents. Il s'agit de la montée, encore timide, des projets de moyenne ou petite taille, puisqu'il semble que ce phénomène soit esquissé depuis 1998. Le nombre de grands projets pourrait, quant à lui, stagner. De plus, la concentration des investissements étrangers dans les secteurs à haute valeur ajoutée (informatique-électronique, mécanique, automobile, biomédical, chimie-pharmacie) suggère un rythme lié aux avantages compétitifs découlant des innovations dans ces domaines. Il se pourrait donc que les opérations, pour des raisons de rentabilité et de coût d'investissement, suivent les cycles propres à ces secteurs. La diversité de ceux-ci - une cinquantaine selon l'étude du service des statistiques industrielles (SESSI) parue en début d'année - laisse toutefois pronostiquer un certain lissage des évolutions sectorielles. La croissance des investissements étrangers dans notre pays semble fortement corrélée, ces vingt dernières années, à l'évolution du chiffre d'affaires industriel et des exportations industrielles. D'après les comptes prévisionnels de la nation publiés en avril dernier, ces deux indicateurs devraient croître respectivement de p 1,2 % et p 2,8 % en 1999. Les investissements directs étrangers progressant en moyenne sur ces dernières années plus rapidement que ces deux données, nous pourrions considérer, d'un seul point de vue statistique, qu'ils devraient croître légèrement pour l'année en cours. D'une manière plus générale, il peut être déduit de ces différents constats que, sauf accident conjoncturel, le mouvement tendanciel d'investissements étrangers devrait se poursuivre au cours des deux à trois prochaines années au moins. Le montant exact d'investissements annuels dépendant de facteurs sectoriels et micro-économiques difficiles à prévoir dans leur globalité, il serait prudent de considérer, comme un ordre de grandeur plausible, un flux d'investissements extérieurs moyen, comme par le passé, d'une quinzaine à une vingtaine de milliards d'euros par an.
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