Question de M. BARRAUX Bernard (Allier - UC) publiée le 08/07/1999
M. Bernard Barraux appelle l'attention de M. le ministre de la défense sur l'une des conséquences de la loi nº 97-1019 du 28 octobre 1997, en l'occurrence le transfert de l'Ecole interarmées des sports de Fontainebleau à Brest et la quasi-disparition du Bataillon de Joinville. Il lui rappelle que, sur le plan historique, l'Ecole normale militaire de gymnastique, créée en 1952, est l'ancêtre de l'EIS actuelle et qu'elle a joué un rôle fondamental dans la formation des cadres sportifs militaires et civils de la nation, et, à ce titre, qu'elle a joui d'un rayonnement international exceptionnel. Il lui précise que cette dimension s'est encore accrue, avec en 1956, la création du Bataillon de Joinville qui a été l'un des ambassadeurs les plus affirmés des couleurs françaises sur les stades du monde entier. Il lui demande si le Gouvernement a examiné tous les aspects liés à cette opération et s'il a bien pris en compte la dramatique disparition de notre représentation nationale au plus haut niveau par la réduction du nombre de sections sportives de ce bataillon de soixante à huit. Il lui indique qu'il s'agit là d'une incontestable perte de la crédibilité, de l'influence et de l'image de la France et lui demande quelle solution il envisage pour conserver cette place prépondérante que la France avait depuis longtemps. Il lui demande, en outre, si le Gouvernement a l'intention d'invoquer les raisons réelles du transfert de l'EIS à Brest lorsqu'on sait que le coût minimal d'aménagement de ce site, totalement dépourvu d'installations, s'élève à 200 millions de francs. De plus, il lui précise que les conclusions formulées par l'état-major des armées font apparaître que l'EIS, délocalisée à Brest, dénouera ses relations privilégiée avec l'INSEP dans le domaine de la formation des cadres et du perfectionnement de son corps enseignant. Il lui précise qu'elle se coupera également de la référence du haut niveau dans l'enseignement des pratiques sportives et que le maintien des liens qui resteront indispensables sera coûteux en temps et en frais de déplacement pour les cadres concernés. En conclusion, il lui demande de bien vouloir lui préciser si le Gouvernement compte revoir cette décision au regard de tous les éléments qui justifient le maintien à Fontainebleau de cette école avec un Bataillon de Joinville le plus important possible, précisant qu'il apparaît impossible que la France puisse se permettre le luxe de perdre une institution qui marche bien et qui est reconnue, sur un site où tout existe, sous prétexte d'économies qui seront englouties à Brest pour un semblant d'équivalence. Il lui demande, enfin, si la France peut sacrifier l'une de ses écoles nationales en la déplaçant sur un site excentré et sur lequel tout reste à faire.
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Réponse du ministère : Défense publiée le 26/08/1999
Réponse. - La professionnalisation des armées, en cours de réalisation, a profondément modifié les conditions dans lesquelles le dispositif militaire pouvait être déployé sur le territoire national. Lors de l'élaboration des mesures de restructuration correspondantes, les considérations relatives à l'aménagement du territoire ont été une préoccupation constante. A ce titre, la région Ile-de-France, où la présence militaire est importante, contribue à la mise en uvre de la loi de programmation. C'est dans ce cadre que la décision de transférer l'Ecole interarmées des sports (EIS) à Brest a été prise le 7 juillet 1998. Le lieu qui a été retenu est le centre Marine de La Villeneuve. L'EIS est constituée de deux bataillons : le bataillon d'Antibes et le bataillon de Joinville, tous deux implantés sur le site de Fontainebleau. La vocation du premier bataillon est de former des moniteurs de sport militaires professionnels, dont les armées continueront d'avoir besoin à l'issue de la réforme en cours. Outil de formation professionnelle, ce bataillon constituera en 2002 la partie essentielle de l'EIS et peut, comme de nombreuses structures de formation du ministère de la défense, être sans inconvénient majeur localisé en province. S'agissant du bataillon de Joinville, sa vocation actuelle est liée au service national. Il a accueilli pendant des décennies les sportifs masculins de haut niveau durant leur période d'obligations militaires et connaîtra, d'ici à 2002, un changement de format important. Des études visant à déterminer les modalités respectives de transfert de ces deux bataillons sont actuellement en cours.
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