Question de M. HOEFFEL Daniel (Bas-Rhin - UC) publiée le 01/07/1999

M. Daniel Hoeffel appel l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la situation préoccupante des personnes âgées aveugles qui ne peuvent bénéficier effectivement de la prestation spécifique dépendance puisque n'appartenant pas aux 3 premiers groupes de la grille AGGIR. Les personnes seulement aveugles et handicapées visuelles n'entrent dans aucune des catégories et sont donc lourdement pénalisées. Si la cécité est bien source d'un handicap elle ne crée pas, de facto, une absolue dépendance de sorte que la grille applicable pour l'attribution de la nouvelle prestation est en total décalage par rapport aux problèmes rencontrés par les non-voyants. Il lui demande, en conséquence, si elle envisage, compte tenu de la spécificité du handicap visuel, que les aveugles ne soient pas concernés par cette nouvelle législation mais continuent à percevoir, quelque soit leur âge, l'allocation compensatrice pour tierce personne qui répond parfaitement à leurs besoins. En effet, depuis quelques mois de très nombreuses personnes aveugles qui le sont devenues ou le deviennent après 60 ans, ne pouvant bénéficier de l'allocation compensatrice, font en masse appel aux services sociaux des associations afin d'obtenir des secours. Il souhaiterait savoir si le Gouvernement compte remédier à cette situation.

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 02/12/1999

Réponse. - L'honorable parlementaire appelle l'attention de la ministre de l'emploi et de la solidarité sur la situation des personnes aveugles ou malvoyantes au regard des prestations auxquelles elles peuvent prétendre, depuis l'intervention de la loi nº 97-60 du 24 janvier 1997 instituant la prestation spécifique dépendance (PSD). En effet, les personnes ayant obtenu l'allocation compensatrice pour tierce personne (ACTP) après l'âge de soixante ans ne peuvent opter pour le maintien de celle-ci que jusqu'au terme de la période pour laquelle elle leur a été attribuée. Après ce terme, ces personnes, comme celles formulant une demande de prestation après l'âge de soixante ans et après la parution de la loi du 24 janvier 1997, peuvent relever du dispositif de la PSD, si elles en font la demande et remplissent les conditions prévues par la loi. Le législateur a prévu en 1996 que la PSD serait destinée aux besoins d'aide pour l'accomplissement des actes essentiels de la vie ou de surveillance des personnes âgées dépendantes et relevant à ce titre des groupes iso-ressources 1, 2 ou 3 de la grille AGGIR. Cette évaluation tient compte de plusieurs éléments, notamment du degré de dépendance des intéressés, et de leur environnement. La grille AGGIR permet d'évaluer l'autonomie grâce à l'observation des activités effectuées par la personne âgée seule. Or, il s'avère que de nombreuses personnes aveugles ou gravement déficientes visuelles, ayant bénéficié de l'ACTP après l'âge de 60 ans, sont classées, après évaluation, dans l'un des groupes 4, 5 ou 6 qui n'ouvent pas droit à la PSD. En effet, bien souvent, elles s'adaptent à leur handicap de telle façon qu'elles peuvent réaliser la plupart des actes essentiels de l'existence. Il convient de noter que cette évaluation est révisable et que si la personne concernée fait constater une diminution de son autonomie, elle peut être reclassée dans un groupe ouvrant droit à l'attribution de la PSD. Il est précisé toutefois que la loi du 24 janvier 1997 a déjà pris en compte la situation des personnes telles certains non-voyants qui, du fait de leur dépendance, doivent supporter des dépenses autres que le versement de rémunérations à des personnels ou à des services d'aide à domicile. Elle prévoit, en effet, que pour acquitter celles-ci, elles peuvent utiliser la PSD, dans la limite d'un plafond et dans les conditions fixées par décret. L'article 11 du décret nº 97-427 du 28 avril 1997 a fixé ce plafond à 10 % du montant maximum de la PSD fixé par le règlement départemental d'aide sociale. Ce plafond peut être insuffisant lorsqu'on le compare aux frais assumés notamment par certains non-voyants pour assurer leur autonomie. C'est pourquoi il a été annoncé lors de la réunion du Comité national de la coordination gérontologique du 29 avril 1999 l'augmentation de ce plafond de 10 % à 30 % du montant maximum de la PSD. Cette mesure devrait contribuer à améliorer la prise en charge des personnes non-voyantes dont l'honorable parlementaire a rappelé les préoccupations.

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