Question de M. VECTEN Albert (Marne - UC) publiée le 24/06/1999
M. Albert Vecten souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la défense sur l'une des conséquences de la loi du 28 octobre 1997 pour ce qui concerne notamment le transfert de l'école interarmées des sports de Fontainebleau, à Brest et la quasi-disparition du bataillon de Joinville. L'école normale militaire de gymnastique, créée en 1852, est l'ancêtre de l'EIS actuelle. Elle a joué un rôle fondamental dans la formation des cadres sportifs militaires et civils de la nation, et, à ce titre, a joui d'un rayonnement international exceptionnel. Sa réputation s'est encore accrue avec, en 1956, la création du bataillon de Joinville qui a été l'un des ambassadeurs les plus affirmés des couleurs françaises sur les stades du monde entier. Notre représentation nationale disparaît au plus haut niveau à cause de la réduction du nombre des sections sportives de ce bataillon passant de 60 à 8. Quelles sont les solutions envisagées pour que la France puisse conserver la place prépondérante qu'elle s'était acquise depuis longtemps ? Pouvez-vous nous faire connaître les raisons réelles du tranfert de l'EIS, à Brest sachant que le coût minimal d'aménagement de ce site, totalement dépourvu d'installations, s'élève à 200 millions de francs ? De plus, les conclusions formulées par l'état-major des armées font apparaître que l'EIS, délocalisée à Brest, serait privée de ses relations privilégiées avec l'Institut national du sport et de l'éducation physique (INSEP) dans le domaine de la formation des cadres et du perfectionnement de son corps enseignant. Sa réputation d'enseignement de haut niveau des pratiques sportives en serait affectée. Le maintien des liens qui resteront indispensables sera coûteux en temps et en frais de déplacement pour les cadres concernés. Sous le prétexte d'économies, la France peut-elle se permettre de perdre une institution qui marche bien et qui est reconnue, sur un site où tout existe ? Peut-elle sacrifier une de ses écoles nationales en la déplaçant sur un site excentré et sur lequel tout reste à faire ? Il lui demande de bien vouloir revoir cette décision. De très nombreuses raisons justifient, en effet, le maintien à Fontainebleau de cette école avec un important bataillon de Joinville.
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Réponse du ministère : Défense publiée le 26/08/1999
Réponse. - La professionnalisation des armées, en cours de réalisation, a profondément modifié les conditions dans lesquelles le dispositif militaire pouvait être déployé sur le territoire national. Lors de l'élaboration des mesures de restructuration correspondantes, les considérations relatives à l'aménagement du territoire ont été une préoccupation constante. A ce titre, la région Ile-de-France, où la présence militaire est importante, contribue à la mise en uvre de la loi de programmation. C'est dans ce cadre que la décision de transférer l'Ecole interarmées des sports (EIS) à Brest a été prise le 7 juillet 1998. Le lieu qui a été retenu est le centre Marine de La Villeneuve. L'EIS est constituée de deux bataillons : le bataillon d'Antibes et le bataillon de Joinville, tous deux implantés sur le site de Fontainebleau. La vocation du premier bataillon est de former des moniteurs de sport militaires professionnels, dont les armées continueront d'avoir besoin à l'issue de la réforme en cours. Outil de formation professionnelle, ce bataillon constituera en 2002 la partie essentielle de l'EIS et peut, comme de nombreuses structures de formation du ministère de la défense, être sans inconvénient majeur localisé en province. S'agissant du bataillon de Joinville, sa vocation actuelle est liée au service national. Il a accueilli pendant des décennies les sportifs masculins de haut niveau durant leur période d'obligations militaires et connaîtra, d'ici à 2002, un changement de format important. Des études visant à déterminer les modalités respectives de transfert de ces deux bataillons sont actuellement en cours.
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