Question de M. MATHIEU Serge (Rhône - RI) publiée le 24/06/1999

M. Serge Mathieu appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les préoccupations, récemment exprimées par les sections mutuelle générale de l'éducation nationale (MGEN) à l'égard de la transposition des directives européennes relatives à l'exercice de la mutualité qui doit conserver sa spécificité. Il y a cent ans, la première charte de la mutualité, par la loi du 1er avril 1898, libérait l'initiative et le développement des mutuelles. A la Libération, simultanément à la création de la sécurité sociale, l'ordonnance du 19 octobre 1945 affirmait que le rôle du législateur est de fournir (aux organisations mutualistes) un statut juridique assurant à leur action le maximum de liberté et d'efficacité. Aussi paraît-il opportun que soit assurée la pérennité de la spécificité mutualiste en l'inscrivant dans le cadre européen par une transposition législative la garantissant. Il lui demande de lui préciser la nature, les perspectives et les échéances de son action ministérielle s'en inspirant.

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 07/10/1999

Réponse. - Le Gouvernement est conscient du rôle social particulier joué par la mutualité dans le domaine de la protection sociale. Les mutuelles relevant du code de la mutualité et les institutions de prévoyance régies par le code de la sécurité sociale sont entrées, à leur demande, dans le champ des directives européennes relatives à l'assurance en 1992. La transposition de ces directives dans le droit des institutions de prévoyance a été réalisée par la loi du 8 août 1994. En ce qui concerne les mutuelles, le gouvernement a constaté à son arrivée que la transposition n'avait pas été faite et qu'il n'existait pas de projet conciliant le respect des règles prudentielles édictées par les directives européennes et la préservation de la spécificité du mouvement mutualiste. Dans le respect des engagements internationaux de la France, et compte tenu de l'action en manquement engagée par la Commission le 8 juillet 1998 à l'encontre de la France, le Gouvernement s'attache à trouver des solutions qui intègrent les principes qui fondent l'action mutualiste dans les domaines de la santé, de la prévoyance et de la retraite, afin d'assurer la pérennité des mutuelles et de protéger efficacement les droits de leurs membres. Dans ce cadre, il a chargé M. Michel Rocard d'une mission visant à dégager les voies d'une solution respectueuse du droit communautaire et des intérêts de la mutualité. A l'issue des contacts qu'il a eus tant avec la Commission européenne qu'avec les responsables du mouvement mutualiste, l'ancien Premier ministre, parlementaire européen, considère que cette transposition peut être réalisée sans remise en cause fondamentale des principes mutualistes. Sur la base des propositions contenues dans le rapport remis le 27 mai dernier au Premier ministre, le Gouvernement élabore un projet de loi qui devrait ête examiné au conseil des ministres avant la fin de l'année.

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