Question de M. JOYANDET Alain (Haute-Saône - RPR) publiée le 24/06/1999
M. Alain Joyandet appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les conséquences de l'augmentation de la taxe à l'essieu, instaurée par la loi nº 98-546 du 2 juillet 1998 portant harmonisation de la fiscalité applicable aux véhicules de transport de marchandises de fort tonnage, conformément à la directive européenne nº 93/89/CEE du 25 octobre 1993. En effet, les conséquences de l'augmentation de la taxe à l'essieu sont considérables puisque dans certains cas celle-ci a été multipliée par cinq. Alors que des dispositions ont été prises pour compenser cette augmentation dans certains secteur, et notamment dans celui du transport des marchandises, (suppression du timbre des contrats de transports de marchandises, remboursement d'une fraction de la taxe intérieure de consommation sur le gazole utilisé par certains véhicules routiers destinés au transport de marchandises) aucune disposition comparable n'a été prise pour compenser les effets de l'harmonisation européenne de la fiscalité applicable aux véhicules de transport de marchandise dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. De ce fait, ce secteur a subi de plein fouet l'augmentation sans pour autant pouvoir en compenser les effets par des remboursements de la taxe intérieure de consommation. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures que le Gouvernement envisage pour permettre que les compensations accordées aux transporteurs routiers puissent s'appliquer à l'ensemble des secteurs touchés par l'augmentation de la taxe à l'essieu et notamment au secteur du bâtiment et des travaux publics.
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Réponse du ministère : Économie publiée le 23/09/1999
Réponse. - La fiscalité applicable aux véhicules de transport de marchandises de fort tonnage dans les Etats membres de la Communauté européenne a été harmonisée par la directive communautaire 93/89/CEE du 25 octobre 1993, qui fixait la date limite de transposition au 1er janvier 1995. Faute d'avoir transposé ce texte avant cette date, la France a été condamnée le 5 mars 1998 par la Cour de justice des Communautés européennes. Les transporteurs français bénéficiaient en effet d'un avantage fiscal constitutif d'une distorsion de concurrence, les tarifs de la taxe n'ayant pas été modifiés depuis 1974. Aussi la loi du 2 juillet 1998 a-t-elle modifié la réglementation applicable en la matière pour les véhicules affectés au transport de marchandises par route. Désormais, la quasi-totalité des véhicules d'un poids autorisé égal ou supérieur à 12 tonnes immatriculés en France et circulant sur la voie publique, à l'exclusion de ceux qui sont conçus pour le transport des personnes, sont assujettis à la taxe à l'essieu. Cela étant, plusieurs dispositions ont été prises pour atténuer l'effet de cette mesure, dont le Gouvernement a limité l'impact puisque le nouveau tarif a été fixé au minimum prévu par la directive européenne. Tout d'abord, l'élargissement du champ d'application de la taxe à l'essieu ne sera effectif qu'à compter du 1er décembre 1999 pour les véhicules qui entraient dans une catégorie soumise jusqu'à présent à la vignette. Par ailleurs, la loi du 2 juillet 1998 a supprimé le timbre des contrats de transport et les décrets d'application ont maintenu la plupart des exonérations précédemment en vigueur, qui concernent notamment les engins agricoles, de levage et de travaux publics non immatriculés, ainsi que les véhicules utilisés exclusivement dans les entreprises et sur les chantiers. De plus, la possibilité d'acquitter la taxe au tarif journalier a été maintenue ; elle est particulièrement indiquée pour les véhicules qui ne circulent que ponctuellement ou qui sont utilisés pour répondre à des pointes d'activités. Enfin, la loi de finances pour 1999 a prévu, à compter de janvier 2000, le remboursement d'une fraction de la taxe intérieure de consommation sur le gazole utilisé par certains véhicules routiers destinés au transport de marchandises. Cette mesure, fortement demandée depuis plusieurs années par les professionnels, permettra d'alléger les charges financières des entreprises concernées. A titre d'exemple, pour un véhicule utilisant 40 000 litres de gazole, le remboursement pourra atteindre la première année la somme de 1 416 francs.
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