Question de M. GIROD Paul (Aisne - RDSE) publiée le 24/06/1999
M. Paul Girod attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la situation des enseignants du secteur agricole privé sous contrat. Ces personnels assurent l'enseignement de près de 60 % des élèves en agriculture, contre 40 % pour le secteur public. Dans un rapport récemment remis par M. Frémont, il apparaît que 20 % de ces personnes ont un statut précaire et qu'un tiers est âgé de plus de cinquante ans. Des disparités importantes existent donc entre les personnels de l'enseignement agricole privé et leurs collègues de l'enseignement public et plus particulièrement en ce qui concerne la cessation d'activité. Beaucoup de ces enseignants réclament la mise en place d'un système équivalent aux retraites RETREP (régime temporaire de retraite des enseignants privés) actuellement en vigueur pour les maîtres contractuels de l'enseignement privé relevant de l'Education nationale. Ceci leur permettrait de pouvoir partir à la retraite à taux plein, de faciliter le départ en retraite de certaines catégories de femmes et d'assurer le renouvellement d'équipes vieillissantes. Il lui demande donc ce qu'il entend faire pour donner suite à ces revendications dont le coût est chiffré à 70 millions de francs.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 21/10/1999
Réponse. - 1es personnels de l'enseignement privé, que ce soit les personnels de l'enseignement privé général relevant du ministère de l'éducation nationale dont la situation a été définie par la loi Debré de 1959 ou que ce soit les personnels de l'enseignement privé agricole relevant du ministère de l'agriculture dont la situation a été définie par la loi Rocard de 1984 bénéficient, à obligation et à compétence comparables, d'une rémunération strictement égale à celles des personnels titulaires de l'enseignement public. En matière de couverture sociale et de droits à retraite, ces personnels ont été assimilés aux agents contractuels de l'Etat. Toutefois, pour leur garantir une retraite comparable à celle des fonctionnaires titulaires, l'Etat n'a pas souhaité les affilier à la caisse de retraite complémentaire commune pour tous les agents non titulaires, l'IRCANTEC, qui pratique un taux unique de cotisation, mais il a laissé à chaque établissement le soin de choisir lui-même la caisse d'affiliation. Il a décidé parallèlement de retenir des taux de cotisation suffisamment élevés pour garantir des pensions comparables à celles du secteur public. Pour assurer les mêmes conditions de départ en retraite, l'Etat a mis en place pour les personnels relevant du ministère de l'éducation nationale un dispositif particulier : le RETREP (Régime temporaire de retraite de l'enseignement privé), qui se substitue aux caisses de retraite existantes chaque fois qu'un enseignant du privé ne peut prétendre à une retraite à taux plein au regard des règles appliquées aux salariés du privé alors que cet agent aurait pu y prétendre s'il avait été bénéficiaire d'une pension civile servie par l'Etat. La loi Debré lorsqu'elle a été votée en 1959 n'avait pas prévu le dispositif du RETREP. Il a fallu une loi spécifique, votée en 1977, dite loi Guenmeur pour le mettre en place. La loi du 31 décembre 1984, qui définit la situation des personnels de l'enseignement agricole privé et qui est postérieure à la loi Guenmeur ne reprend pas de façon explicite les dispositions prévues par ce texte. Dans ces conditions, le ministère de l'agriculture a estimé qu'il n'avait pas la possibilité de faire bénéficier du RETREP les personnels de l'enseignement agricole privé. Il a constaté toutefois qu'il existait un décalage entre la situation de ces agents et celle relevant du ministère de l'éducation nationale. Aussi a-t-il souhaité, dans un premier temps, saisir le Conseil d'Etat et demander à la Haute Assemblée si la loi Rocard, dans sa rédaction actuelle, pouvait autoriser le Gouvernement à mettre en place le RETREP pour l'enseignement agricole ou si une modification législative était nécessaire.
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