Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 10/06/1999
Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur l'introduction, dans les rivières françaises, d'une nouvelle espèce de poisson : le silure, pouvant devenir, et de très loin, le poisson le plus volumineux, le plus grand, le plus lourd, vivant dans nos cours d'eau. Elle lui demande de lui préciser l'évolution de la pénétration de cette espèce, les conséquences de sa présence, de son développement sur la vie et le peuplement de nos rivières. Elle lui demande de lui préciser s'il envisage de limiter ou de favoriser ce développement et les mesures qu'il pense appliquer en la matière.
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Transmise au ministère : Aménagement du territoire
Réponse du ministère : Aménagement du territoire publiée le 16/09/1999
Réponse. - La ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement a pris connaissance, avec intérêt, de la question posée au ministre de l'agriculture et de la pêche relative au développement récent du silure glane dans les rivières françaises. Le silure glane (Silurus glanis) est un poisson qui figure sur la liste des espèces de poissons, crustacés et grenouilles représentées dans les eaux libres, c'est-à-dire que, si cette espèce ne bénéficie d'aucune mesure de protection (taille légale de capture, période de fermeture spécifique), elle ne figure pas non plus sur la liste des espèces de poissons susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques (art. L. 232-10, 1º du code rural). Cette espèce, dont on trouve des traces fossiles antérieures aux glaciations du quaternaire, avait disparu de nos cours d'eau lors de l'avancée des glaciers du quaternaire. Elle est toujours restée présente dans le bassin du Danube, fleuve qui présente la diversité spécifique la plus grande pour l'Europe de l'Ouest (plus de 100 espèces). Elle a été réintroduite au cours du siècle dernier, sans succès, puis vers les années 1970, dans le bassin de la Saône, où, là, elle s'est réacclimatée. Aujourd'hui, l'espèce est présente dans les principaux bassins hydrographiques (Rhône, Loire, Seine, etc.) où elle se reproduit naturellement. Peu d'études ont été consacrées à l'évaluation de l'impact de cette nouvelle acclimatation. Le Gouvernement ne souhaite pas, en l'état actuel des connaissances, favoriser le développement de cette espèce, ni pour autant en limiter l'extension qui se fait naturellement. La taille atteinte par ce poisson peut en effet, dans certains secteurs, être un élément positif du développement du loisir pêche.
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