Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 10/06/1999
Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les conséquences néfastes d'un projet de réforme des cures thermales aboutissant à exclure de tout remboursement la plupart des demandeurs de cures. Elle attire son attention sur les conséquences désastreuses pour une véritable politique de santé publique d'un tel projet. De nombreux patients constatent dès la première cure une amélioration telle qu'ils n'ont plus besoin d'avoir recours à de nombreux médicaments ou séjours en service hospitalier. Elle lui fait remarquer que le coût actuel des cures thermales est relativement réduit et n'intervient que pour une part modeste dans le budget et le déficit de la sécurité sociale. Elle lui fait également remarquer qu'un contrôle sérieux, objectif, se révèle nécessaire, mais que le recours aux cures thermales devrait être plus souvent préconisé par certains médecins traitants permettant de soulager efficacement des pathologies lourdes et souvent chroniques. Le thermalisme se révèle une pratique médicale efficace exempte d'effets secondaires lourds et se révèle d'une charge financière relativement légère. Il ne doit pas être réservé aux personnes fortunées, mais à toute personne ayant besoin d'une cure, réalisant par là même l'expression de l'égalité devant la maladie et de droit aux soins. Elle lui demande de lui faire connaître les mesures qu'envisage le Gouvernement pour rejeter ce projet de réforme de la CNAM (Caisse nationale d'assurance maladie), malthusien, contraire aux principes d'égalité en matière de soins et méprisant pour des pratiques médicales reconnues et de qualité.
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Réponse du ministère : Emploi publiée le 25/11/1999
Réponse. - La Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) a ouvert une réflexion sur les moyens de parvenir à une meilleure utilisation des ressources de l'assurance maladie. Cette démarche, qui englobe le thermalisme, activité de soins remboursée par l'assurance maladie, s'inscrit dans la logique de ses compétences et n'est pas, en soi, contestable, ne serait-ce que parce que les derniers chiffres disponibles sur ce secteur font état d'une augmentation importante des dépenses thermales remboursées (p 5 % en 1998 par rapport à 1997). Le conseil d'administration de la CNAMTS a proposé le 12 juillet dernier une mesure de restriction de la prise en charge des cures thermales, laquelle serait limitée à deux orientations thérapeutiques : d'une part, les voies respiratoires, concernant particulièrement les enfants, et, d'autre part, la dermatologie, concernant le traitement des personnes gravement brûlées ou atteintes de dermatoses difficiles à traiter. Pour les autres indications thérapeutiques, telle la rhumatologie, la prise en charge serait progressivement diminuée sur une période de cinq ans, cette période devant permettre aux établissements concernés d'opérer une réorientation de leur activité. La ministre de l'emploi et de la solidarité a décidé de ne pas donner suite à ces propositions. Le Gouvernement n'a pas en effet l'intention de remettre en cause cette activité. Le thermalisme fait partie intégrante de notre système de santé et les cures thermales doivent faire l'objet d'une approche globale tant en termes de santé publique que d'admission au remboursement. Il convient cependant de s'assurer de la pertinence des prises en charge des cures thermales. Les caisses d'assurance maladie et leurs services médicaux ont un rôle déterminant à jouer dans cette action. Par ailleurs, il importe de pouvoir garantir les bonnes conditions de fonctionnement des établissements de cure thermale au regard des exigences de sécurité sanitaire. Afin de disposer d'une analyse d'ensemble de la situation du thermalisme, la ministre de l'emploi et de la solidarité a décidé de confier une mission sur son avenir à une personnalité qualifiée. Cette mission procédera à un bilan du thermalisme dans notre pays, analysera la réglementation en vigueur, proposera, si nécessaire, des adaptations et précisera les conditions de mise en uvre d'une procédure d'accréditation des établissements thermaux, dans un souci de qualité des prestations offertes et de bon usage des soins. La mission travaillera en concertation étroite avec l'ensemble des acteurs concernés. Ses conclusions et propositions sont attendues d'ici à mi-2000.
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