Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 20/05/1999
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur l'information parue à la page 16 du Figaro du 6 mai 1999, selon laquelle, d'après l'Organisation mondiale de la santé, une nouvelle épidémie de fièvre Ebola a déjà fait soixante-trois morts au nord-est des la République démocratique du Congo. Il lui demande quelle a été et quelle va être la participation de la France à la lutte contre ce virus en République démocratique du Congo.
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Réponse du ministère : Coopération publiée le 15/07/1999
Réponse. - Cette nouvelle vague épidémique - soixante-treize cas suspects et soixante décès annoncés (taux de léthalité de 82 %) - fait suite à plusieurs épidémies similaires apparues respectivement au Soudan en 1976, à Yambuki en RDC en 1977, au Soudan à nouveau en 1979, à Kikwit en RDC en 1995 (316 cas et 245 décès) et au Gabon en 1996. A chaque fois, le taux de léthalité a dépassé 80 % et le milieu hospitalier a constitué un amplificateur dans la diffusion des cas. Du fait de la situation de guerre qui affecte la région et de la réquisition des moyens de liaison phonique par l'armée ougandaise, des retards importants ont été observés, dans l'épidémie de Watsa, dans la déclaration des premiers cas et dans l'arrivée sur place des équipes d'intervention. Sans attendre une confirmation du diagnostic, la représentation locale de l'OMS a coordonné, dès le 29 avril 1999, l'intervention des partenaires (Etats-Unis, RSA et France). La France, qui, du fait de ses interventions antérieures, possède des connaissances sur le virus Ebola ainsi qu'une capacité d'intervention rodée, a été expressément sollicitée par le ministre de la santé publique. Une équipe constituée de deux médecins biologistes pasteuriens et d'un épidémiologiste militaire de l'Institut de médecine tropicale du Pharo s'est rendue à Kinshasa le 10 mai, d'où elle a rejoint le site de l'épidémie grâce à la logistique aérienne fournie par le HCR. Elle a donc participé activement à l'enquête épidémiologique, à l'organisation des mesures préventives et de prise en charge et a procédé à la livraison de matériel médical. Le coût total de l'intervention, financée sur les fonds du service de l'action humanitaire du ministère des affaires étrangères, s'est élevé à 300 kF. Dans le cadre de la lutte contre les maladies émergentes et réémergentes, priorité affichée par le ministère des affaires étrangères, a été inscrit, sur la programmation 1999, un FAC d'intérêt général d'un montant de 5 MF, en appui à la lutte contre les épidémies. Le projet, appelé à couvrir les pays de la zone de solidarité prioritaire en Afrique centrale, Afrique de l'Ouest et océan Indien, est destiné à renforcer les capacités institutionnelles des systèmes d'alerte aux épidémies.
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