Question de M. GINÉSY Charles (Alpes-Maritimes - RPR) publiée le 20/05/1999

M. Charles Ginésy attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur l'opportunité de doter d'un statut la langue et la culture provençales. Il tient à lui rappeler que le provençal est une langue parlée ou comprise par plusieurs centaines de milliers de personnes dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et au-delà, dans la Drôme provençale, la région nîmoise et certaines vallées du Piémont italien. Le provençal est vécu par les Provençaux comme une langue à part entière qui jouit d'un large soutien de la population et des collectivités locales. C'est une langue de culture possédant son orthographe moderne, fixée au xixe siècle et illustrée par Frédéric Mistral et ses successeurs, pour laquelle il existe spécifiquement des grammaires, des dictionnaires, des méthodes d'enseignement, des maisons d'édition et des centres de recherche. Elle est enseignée de la maternelle à l'université, dans de nombreux cours associatifs et de très nombreuses universités étrangères. C'est pourquoi il lui demande s'il peut être envisagé pour la langue et la culture provençales un statut et une reconnaissance officielle.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 19/08/1999

Réponse. - Le ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie attache le plus grand intérêt à l'enseignement des langues et cultures régionales. Les variétés linguistiques et les systèmes graphiques susceptibles d'être rencontrés à l'intérieur de certaines langues régionales ont été pris en compte dans les recommandations portant sur les objectifs et la méthodologie de l'enseignement des langues régionales par la circulaire du 30 décembre 1983. Ces dispositions mettent l'accent sur l'adaptation de l'enseignement de la langue régionale à la diversité locale. Cette diversité est soulignée dans l'arrêté du 15 avril 1988 relatif aux programmes de langues régionales des lycées, qui reconnaît au provençal sa place au sein des grandes variétés de la langue d'oc en invitant les enseignants à mettre l'accent sur les traits spécifiques, morphologiques ou syntaxiques de la langue provençale. Par ailleurs, les indications apportées dans la note de service nº 97-106 du 7 mai 1997 relative aux programmes des concours externes du CAPES pour la session de 1998 ont précisé qu'en ce qui concerne le CAPES Occitan langue d'oc aucune variété linguistique ne sera privilégiée. Cette note de service mentionne également que les systèmes graphiques autres que ceux majoritairement utilisés seront également acceptés : cette disposition établissant l'usage de la graphie mistralienne dans les épreuves de ce concours. Dans ces conditions, la création d'un statut particulier et d'une reconnaissance officielle pour la langue et la culture provençales ne paraissent pas devoir être nécessaires.

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