Question de M. VALADE Jacques (Gironde - RPR) publiée le 06/05/1999
M. Jacques Valade attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur le projet de décret relatif à la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie. A la suite du rapport de M. Roques, la présidente de cette mission a proposé au Premier ministre un nouveau classement des drogues qui intègre l'alcool parmi les plus dangereuses, au même titre que l'héroïne et la cocaïne. Les professionnels de la filière viti-vinicole française, ainsi que les professionnels de la restauration, s'élèvent contre cette assimilation des alcools à des drogues dures, à l'instar des stupéfiants illicites. Ils rappellent, à juste titre, que leurs professions ne sauraient supporter une telle confusion. Ils souhaitent, en conséquence, connaître les réelles intentions du Gouvernement en la matière et comment le Gouvernement entend intégrer la spécificité des vins dans sa politique de santé publique.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 10/06/1999
Réponse. - Le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale tient à assurer à l'honorable parlementaire que la réflexion actuellement menée ne vise en aucune manière à créer un amalgame entre l'alcool et les substances illicites. Toutefois, on ne saurait ignorer que l'abus d'alcool peut être à l'origine d'un grand nombre de décès, d'accidents ou de comportements violents. De plus, l'évolution des modes de consommation, notamment chez les plus jeunes, est inquiétante. Tous ces éléments suggèrent de nouveaux enjeux de santé publique avec, dans le domaine de la prévention, une approche fondée sur les comportements à risques et non sur les produits. Cette approche, aujourd'hui mise en uvre dans la plupart des pays européens, a pour objectif d'éviter le passage d'un usage occasionnel ou sans danger à un usage nocif pour la santé des personnes ou pour leur entourage social et familial. Il apparaît important de relever que cette distinction entre usage, usage nocif et dépendance n'est pas en contradiction avec le message de modération développé par la filière viticole depuis plusieurs années. C'est dans ce cadre que s'inscrivent les propositions de la MILDT qui ont commencé à être concrètement mises en uvre dans de nombreux départements. Ces orientations ne contredisent en rien les conclusions du rapport parlementaire de Mme Mignon " Alcool et Santé ", ce rapport proposant notamment la mise en place d'une politique de prévention visant l'ensemble des dépendances (tabac, drogues, alcool, médicaments).
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