Question de M. FOURCADE Jean-Pierre (Hauts-de-Seine - RDSE) publiée le 29/04/1999
M. Jean-Pierre Fourcade appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur les préoccupations des organisations représentant les sages-femmes à l'égard d'un projet d'arrêté ministériel. En effet, un texte actuellement à l'étude envisagerait, d'une part, de diminuer le nombre de séances de préparation à la naissance qui passerait de huit à six, et d'organiser le financement de ces séances de telle sorte qu'il ne sera plus économiquement supportable pour les sages-femmes libérales de les assurer en groupes restreints. Ces cours sont pourtant extrêmement attendus et appréciés par les futures mères, qui ont besoin d'être rassurées avant l'accouchement. D'autre part, il serait prévu de réduire le temps de séjour en maternité après la naissance, qui passerait de douze à sept jours au titre de l'assurance maternité. Devant les inquiétudes des sages-femmes, il lui demande de bien vouloir lui indiquer s'il entend signer cet arrêté, dont les instances représentatives des sages-femmes n'ont pas été saisies.
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Réponse du ministère : Santé publiée le 03/06/1999
Réponse. - Les sages-femmes ont un rôle privilégié dans la définition et la mise en uvre de la politique périnatale française. Les deux décrets sur la sécurité périnatale du 9 octobre 1998 réaffirment, dans le cadre des réseaux associant tous les professionnels impliqués dans ce domaine, la nécessité de fournir aux femmes enceintes des informations sur l'organisation des soins, d'améliorer le suivi médical, psychologique et social de la grossesse, notamment par les séances de préparation à la naissance et d'assurer une consultation médicale avec un médecin ou une sage-femme de l'équipe obstétricale de la maternité préalablement à l'accouchement. Dans cette logique, un arrêté, en cours de préparation, va permettre aux sages-femmes de jouer pleinement leur rôle de prévention et d'éducation pour la santé auprès des femmes dès le début de la grossesse et plus largement auprès des deux futurs parents. En effet, la première séance de préparation à la naissance sera réalisée sous forme d'un entretien individuel et permettra ainsi aux sages-femmes d'être des " professionnels référents " pour le déroulement ultérieur de la grossesse. La restriction apportée au nombre de séances de préparation à la naissance est en cours de discussion. En outre, la refonte de la nomenclature des actes professionnels des sages-femmes va favoriser leur présence au domicile des femmes qui sortent précocement de la maternité. Par ailleurs, la notion de prise en charge par les sages-femmes des femmes enceintes ne présentant a priori pas de complication a fait l'objet de nombreux débats au cours de la conférence de consensus organisée les 2 et 3 décembre 1998 par le collège national des gynécologues-obstétriciens français. Il paraît nécessaire d'engager une réflexion sur ce point extrêmement important. Un groupe de travail va être réuni sous l'égide du ministère de l'emploi et de la solidarité dans les jours prochains afin d'étudier les modalités de mise en place de " maisons de naissance " au sein desquelles les sages-femmes assureraient la prise en charge globale des grossesses ne présentant pas de risque particulier. Parallèlement, une étude va être menée afin de déterminer pour les années à venir le nombre optimal de sages-femmes nécessaire pour qu'elles puissent assurer l'ensemble des missions qui leur sont confiées. D'ores et déjà, leur nombre à l'entrée des écoles a été augmenté de 10 % pour 1999.
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