Question de M. PEYREFITTE Alain (Seine-et-Marne - RPR) publiée le 15/04/1999

M. Alain Peyrefitte attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la situation du chinois en classe préparatoire. Cette année voit la création de l'agrégation de chinois, avec la création de cinq postes d'agrégés. Or l'enseignement de cette langue est impossible dans les classes préparatoires littéraires, qui ont vocation traditionnelle à former les professeurs linguistes de haut niveau. C'est ainsi que les hypokhâgneux et khâgneux parisiens sont contraints de suivre les cours dispensés par l'Ecole alsacienne ou le lycée Janson-de-Sailly, mais il s'agit d'enseignements préparant aux écoles de commerce, donc inadaptés aux concours des écoles normales. Dans ces conditions, les étudiants non-bilingues se trouvent pénalisés et ne peuvent travailler dans des conditions satisfaisantes pour la préparation de leur épreuve. C'est faire peu de cas de ces étudiants courageux qui ont choisi d'approfondir une langue très difficile, mais de grand avenir. Aussi paraîtrait-il souhaitable de procéder à la création d'une chaire de chinois en classe préparatoire littéraire - comme cela existe en russe par exemple -, seul gage d'un enseignement de qualité dans ces conservatoires de la culture humaniste que sont les khâgnes.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 24/06/1999

Réponse. - La création de l'agrégation de chinois témoigne de l'intérêt porté au développement de l'enseignement de la langue chinoise. Toutefois il convient de prendre en compte plusieurs paramètres avant de décider de la mise en place d'un enseignement optionnel de cette langue vivante dans les classes aux grandes écoles (CPGE) de la filière littéraire. Le recrutement des élèves désireux de suivre une préparation aux concours littéraires des écoles normales supérieures s'effectue par des commissions d'admission propres à chaque établissement scolaire auprès duquel les élèves déposent leur candidature. Les langues rares constituent un des critères d'évaluation des candidats parmi d'autres disciplines. Les résultats des commissions d'admission entraînent une dispersion des élèves sur tout le territoire entre les établissements comportant des CPGE. Dans ces conditions ce ne serait pas une, mais plusieurs chaires qui seraient nécessaires ce qui ne manquerait pas d'entraîner des demandes similaires pour d'autres langues rares. Les éléments d'information sollicités auprès des corps de l'inspection générale permettront de mesurer la portée de la mise en place d'un enseignement du chinois notamment en estimant le vivier des élèves ayant étudié au niveau de l'enseignement secondaire le chinois en première langue vivante, et en considérant les v ux d'orientation et les projetsprofessionnels de ces élèves. En conclusion, il n'est pas a priori garanti que la voie suggérée réponde au mieux aux attentes de la collectivité et des intéressés, même si elle contribue à une reconnaissance de la langue. Ainsi par exemple, les universités habilitées à délivrer la maîtrise de chinois paraissent actuellement les plus à même de préparer à l'agrégation et c'est sans doute vers elles et leurs enseignants que se tourneraient les écoles normales supérieures pour assurer les préparations à la maîtrise et à l'agrégation.

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