Question de M. BRET Robert (Bouches-du-Rhône - CRC) publiée le 01/04/1999

M. Robert Bret attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la décision d'Elf Aquitaine d'écarter le site Fos-sur-Mer - Port-Saint-Louis de la construction de la plate-forme pétrolière Girassol, au profit de chantiers installés à l'étranger. Le site de Fos-sur-Mer - Port-Saint-Louis avait, dans un premier temps, été choisi pour la construction de cette barge offshore, marquant ainsi la confiance d'Elf pour l'expérience et le savoir-faire des chantiers et des ouvriers de ce site. Alors que les collectivités locales et le Port autonome de Marseille ont appuyé ce choix en s'engageant sur des aides publiques importantes (22,5 millions de francs en 1998 et 20 millions de francs en 1999), il apparaît que Elf et ses partenaires pétroliers, américains et britanniques, envisagent de délocaliser cette construction qui représente 1 500 emplois en deux ans et un millier d'emplois induits. Elf Aquitaine s'apprête, en effet, à lancer un nouvel appel d'offres duquel serait exclu le site Fos-sur-Mer - Port-Saint-Louis, au profit de chantiers situés en Corée, à Dubaï ou encore en Norvège, où les coûts de main-d' oeuvre sont moins élevés. A l'heure où le Gouvernement fait de l'emploi sa priorité, il lui demande, par conséquent, quelles sont les démarches qu'il compte entreprendre auprès d'Elf entreprise qui bénéficie de fonds publics, pour éviter de sacrifier une région déjà socialement et économiquement fragilisée ; l'intérêt national et régional devant primer sur un simple souci de rentabilité.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 13/05/1999

Réponse. - Girassol est un très grand champ pétrolier, découvert en 1996 par Elf au large de l'Angola, à 1300 mètres de profondeur. Elf opère pour le compte d'un consortium international dont il détient 35 % des parts, aux côtés d'Esso, de BP et d'autres groupes pétroliers, vis-à-vis desquels il doit justifier le montant du budget prévisionnel, étant donné l'importance de l'investissement, son caractère aléatoire et la faiblesse des cours du pétrole. La concurrence internationale a donc été très forte au moment du lancement des trois appels d'offres et je me réjouis d'autant plus que deux d'entre eux, d'un montant global de 6 milliards, aient été emportés par des entreprises françaises : Bouygues Offshore et ETPM, dont le savoir-faire technologique obtient ainsi une reconnaissance remarquable. S'il est prévu depuis le début que la coque en acier de la barge de production sera fabriquée en Corée, son assemblage devait être opéré à Fos-sur-Mer. C'est cette décision qui est aujourd'hui remise en cause, les coûts initialement estimés n'ayant pu être confirmés. A la demande de ses partenaires internationaux, majoritaires au sein du consortium, Elf a dû faire jouer largement la concurrence en lançant un appel d'offres au niveau mondial. Le ministre a fait valoir auprès de l'entreprise l'importance des liens historiques tissés avec la région Provence - Alpes - Côte d'Azur à l'occasion d'autres contrats, par exemple celui de la très grande barge de production du champ de N'Kossa au Congo. Les industriels présents dans cette région ont développé un savoir-faire indéniable ; l'offre présentée par Fos pour l'assemblage de la barge présente de ce fait de nombreux avantages comparatifs, qui ont été et seront rappelés aux dirigeants d'Elf. Le Gouvernement continuera de ne pas ménager ses efforts pour que les avantages de la solution française soient pris en compte équitablement dans la décision finale.

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