Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 25/03/1999
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur la suggestion, faite à la page 9 du numéro 202 (février 1999) de la revue Etudiant de France, mensuel de l'Union nationale des étudiants de France indépendante et démocratique (UNEF-ID), d'" améliorer l'enseignement des langues... dans l'enseignement supérieur en généralisant les laboratoires de langues et en proposant à tous les niveaux et à tous les cursus des cours en langue étrangère ". Il aimerait connaître sa position sur ce sujet et lui demande si une telle mesure est à ce jour à l'étude.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 27/05/1999
Réponse. - 1. Il faut d'abord préciser que la pratique des langues est un enjeu majeur de la politique actuelle de développement de l'enseignement supérieur, aussi bien pour ce qui est de la préparation des étudiants à leur vie professionnelle que pour ce qui relève du rayonnement des établissements et du renforcement de leurs relations internationales. 2. La pratique d'une langue étrangère au moins est obligatoire dans tous les cursus de premier cycle des universités, de même que dans les BTS, et des enseignements sont donnés à cet effet par des enseignants de langues ; en deuxième et troisième cycles la pratique est également obligatoire dans les formations scientifiques généralistes et dans la plupart des formations à caractère professionnel (IUP, MST, DESS...). En ce qui concerne les grandes écoles, qu'elles soient extérieures ou intérieures aux universités, la règle générale est actuellement celle du bilinguisme : à côté de l'anglais les élèves doivent se former, pendant leur cursus, à une seconde langue étrangère. 3. Les établissements d'enseignement supérieur disposent tous de laboratoires de langues, pour la formation des spécialistes de langues ou pour la formation des étudiants d'autres spécialités. Beaucoup d'entre eux ont créé ou souhaitent créer des centres universitaires de langues, ou des maisons de langues, à l'intérieur d'une université, voire entre plusieurs universités, pour rassembler des moyens, susciter des réflexions et des initiatives et mettre en uvre des pédagogies nouvelles favorisant la pratique des langues par les étudiants de toutes disciplines : on utilise de plus en plus dans ces centres les méthodes de l'autoformation guidée en recourant aux moyens multimédia, qui peuvent se combiner avec des cours ou travaux dirigés plus conventionnels. Le ministère de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie encourage et soutient financièrement la création de ces centres de langues, pour la formation initiale et la formation continue, particulièrement dans le cadre des contrats quadriennaux des universités. 4. Pour stimuler davantage la pratique des langues dans les universités, il est envisagé de créer un certificat de compétence en langue, comportant plusieurs niveaux de validation, qui serait distinct du diplôme de spécialité et qui serait facultatif : il permettrait à tout étudiant de deuxième et troisième cycles de valider et de faire reconnaître les compétences en langues qu'il aurait acquises, en relation avec sa spécialité, et en même temps de bénéficier de certaines bonifications pendant le déroulement de son cursus. Cette question est aujourd'hui à l'étude. 5. Les cours en langues étrangères existent évidemment dans la formation des spécialistes de langues vivantes étrangères des universités. Dans les autres cursus, ils sont relativement rares. Mais il arrive assez souvent que des chercheurs étrangers invités dans les universités ou les écoles françaises soient amenés à faire des conférences et à intervenir dans des séminaires de troisième cycle en anglais ou parfois dans une autre langue. Dans plusieurs formations à caractère professionnel il peut aussi arriver que certains cours aient lieu dans une langue étrangère : cela est particulièrement vrai dans des formations qui sont orientées vers l'international, dans des spécialités telles que le commerce, l'économie, le droit... ou qui sont constituées sur une association entre une discipline et un domaine linguistique. Enfin ici ou là des expériences ont été menées avec succès pour réaliser certains enseignements en langue étrangère dans des filières généralistes, de second, voire de premier cycle : on peut citer en particulier des travaux pratiques en anglais dans certaines universités scientifiques (telles que l'université Louis Pasteur à Strasbourg). Il est certain que des tentatives de ce genre devraient être multipliées, dans toutes sortes de disciplines, de façon à ce que la pratique des langues soit davantage intégrée aux études universitaires et devienne en quelque sorte plus naturelle. Cela devrait être l'une des missions des centres universitaires de langues et de les susciter et de les favoriser.
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