Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 25/03/1999

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur l'information parue à la page 22 du numéro 455 (5-11 mars 1999) de la revue hebdomadaire Espace social européen selon laquelle " A Yaoundé le Samu social est sur le point de voir le jour. " Il lui demande quelle est la participation du Gouvernement français à la réalisation de ce projet.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 01/07/1999

Réponse. - L'idée de faire bénéficier les pays en développement de l'expérience française de SAMU Social est actuellement développée par plusieurs ONG intervenant dans le secteur de l'humanitaire. Le SAMU social de Paris a ainsi lancé le projet de SAMU Social International, à l'initiative du docteur Xavier Emmanuelli, tandis que l'Institut de l'Humanitaire (professeur Jacques Lebas) propose de réaliser une convergence des politiques de santé publique et des politiques humanitaires. Le besoin est en effet très réel ; du fait de catastrophes, de la durée de la crise économique et de la rapide urbanisation, souvent incontrôlée, des pays en développement, des effectifs de plus en plus nombreux des populations ne bénéficient plus d'aucune protection sociale, laquelle relevait traditionnellement en milieu rural de la solidarité au sein de la famille élargie. De nombreux jeunes se retrouvent ainsi à la rue, sans ressources, dans domicile et victimes de tous les abus et les trafics, sur tous les continents. La situation est évidemment très grave en Afrique subsaharienne, où le phénomène " des enfants des rues " prend une ampleur alarmante, accentuée par le développement de l'épidémie de SIDA qui multiplie le nombre des orphelins. Les gouvernements et autorités municipales confrontés à cette misère et à la délinquance qui en découle, ont réagi soit par l'indifférence, soit par la répression (enfermement des jeunes ou retour dans des villages où ils ont perdu toute attache familiale). Le Gouvernement camerounais a souhaité disposer de l'expertise du SAMU Social International et réfléchit actuellement à la création d'une ONG qui appliquerait les stratégies préconisées. Le lancement d'une telle structure est en effet délicate. Même si elle répond à un besoin important et urgent du fait du nombre croissant d'enfants non assistés dans les rues de Yaoundé et de Douala, il faut s'assurer que l'initiative n'engendrera pas d'effets pernicieux indésirables. L'annonce de l'existence d'un dispositif public dédié aux enfants abandonnés pourrait avoir comme conséquence un relachement, déjà observé, des familles éloignées ou du voisinage sans attache familiale à apporter leur assistance et maintenir un encadrement social minimal en faveur de ces enfants. C'est pourquoi le projet en est encore au stade de l'étude. Si le Gouvernement camerounais ou la municipalité de Yaoundé devaient décider de confier cette mission à une ONG nationale, celle-ci pourrait présenter une demande d'appui aux services de coopération de l'ambassade de France à Yaoundé. Avec le Fonds social de développement (FSD) et les crédits déconcentrés, ceux-ci disposent en effet des outils budgétaires adaptés au financement d'un tel projet. Depuis 1977, l'association OSER (Organisation de soutien aux enfants de la rue) bénéficie à ce titre d'une subvention pour son action à Douala qui s'inscrit dans le cadre du suivi du congrès mondial de Stockholm contre l'exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales.

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