Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 25/03/1999
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur la situation catastrophique de l'enseignement aux Comores et en particulier sur l'île d'Anjouan. Un professeur de français de Nice, ancien enseignant à Anjouan, décrit ainsi la situation : " A Domoni, il y a trois groupes scolaires ; le directeur de l'un d'entre eux, ancien élève, est venu nous voir ; ce fut l'entretien le plus émouvant que nous ayons eu pendant notre séjour, sa description était à pleurer : des décennies sans entretien, ni fourniture, ni enseignants, trois élèves par table-banc... " Il lui demande par quels moyens il entend aider à remédier à une telle situation, sans même attendre la résolution de la crise politique, et souhaiterait savoir si les autorités françaises envisagent la réouverture de l'école française de Hombo et d'approvisionner l'Alliance française de Mutsamudu.
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Réponse du ministère : Coopération publiée le 10/06/1999
Réponse. - En dépit des problèmes liés à la sécurité, l'Alliance française de Mutsamudu n'a été fermée que pendant un mois, dans le courant de l'année 1998. Depuis les premiers troubles, seule la bibliothèque a fonctionné. Aujourd'hui, elle compte 400 adhérents (dont 90 % de jeunes lycéens) qui empruntent des livres de manière soutenue. Cette bibliothèque a d'ailleurs vu, récemment, ses possibilités d'accueil améliorées, par des travaux d'agrandissement financés grâce à un crédit du fonds d'aide et de coopération d'un montant de 150 kF. L'Alliance française, symbole de culture proche de la population, a conservé des bâtiments intacts alors que de nombreux immeubles du quartier où elle est implantée ont été très endommagés. Le délégué général, basé à Moroni, s'est rendu à Mutsamudu récemment et a pu constater que l'établissement reprenait peu à peu un fonctionnement normal : les cours, sous la forme de soutien scolaire, sont ouverts depuis le début du mois d'avril 1999. Des séances de vidéo-cinéma sont à nouveau programmées. L'animateur culturel, Comorien, vient d'être nommé directeur par les membres du conseil d'administration de l'Alliance. Il a remplacé à ces fonctions le CSN rapatrié en 1997. L'attention est appelée sur le fait qu'en 1998 et en 1999 une subvention de fonctionnement de 95 kF a été mise en place par la coopération française. Ainsi, malgré une situation toujours instable, notre aide à l'Alliance française de Mutsamudu demeure significative. Quand à l'éventuelle réouverture de la petite école française d'Anjouan, elle ne saurait être étudiée que lorsque l'actuelle crise politique aura été réglée. Compte tenu des efforts précédemment décrits, cette position de bon sens ne saurait être toutefois interprétée comme une marque de désengagement. La France, dans un contexte difficile, veille à ne pas laisser la jeunesse anjouanaise démunie d'instruments d'accès à l'éducation et à la culture.
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